Hammad Kassal: «le discours royal met les banques devant leurs responsabilités»

Hammad Kassal, économiste

Hammad Kassal, économiste . DR

L’ancien président de la commission «Financement et délais de paiement » à la CGEM estime que le discours prononcé ce vendredi par le souverain vient à point nommé pour secouer le secteur bancaire, appelé à s’acquitter de la mission prépondérante qui lui échoit en matière de développement.

Le 11/10/2019 à 17h00

Hammad Kassal est persuadé que le secteur bancaire, en tant que collecteur d’épargne grand public, doit jouer pleinement son rôle de service public. Ces dernières années, dit-il, les banques ont tout misé sur les champions nationaux qui se trouvent aujourd’hui presque tous malades. Le fait de négliger les jeunes porteurs d’idées explique en partie la fuite massive des jeunes diplômés qui quittent le pays pour d’autres cieux, a-t-il ajouté.

Kassal rappelle à juste titre qu’en 2017, plus de 8.000 entreprises ont fait faillite dont 40% causés par le problème des délais de paiement et de la difficulté à obtenir un financement bancaire. L’ancien président, et fondateur de la fédération des PME/PMI, souhaite voir le secteur bancaire s’intéresser davantage aux TPE et aux jeunes porteurs de projets au lieu de continuer à traiter uniquement avec les entreprises dotées de registres de commerce remontant aux années 70-80 du siècle dernier.

«Nous devons absolument renouveler le tissu économique», soutient Hammad Kassal.

Dans son discours prononcé ce vendredi 11 octobre 2019, à l’ouverture de la première session de la 4e année législative de la 10e législature, le souverain a en effet appelé les banques à changer une «certaine mentalité», qui est la leur, et à s’acquitter de la mission prépondérante qui leur échoit en matière de développement.

L’une des annonces phares du discours royal porte sur le lancement imminent d’un «Programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi». Le souverain a en outre invité le gouvernement et Bank Al-Maghrib à mettre au point ce plan, en coordination avec le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), en s’inspirant notamment d'expériences réussies dans ce domaine.

Mieux encore, le souverain a affirmé qu’il allait suivre de près les différentes phases de ce Plan, avec le gouvernement et le reste des parties prenantes.

Par Wadie El Mouden
Le 11/10/2019 à 17h00