Hydrocarbures: le Maroc, le pays où il y a le moins d’exploration en Afrique

Puits de pétrole.

Puits de pétrole. . DR

Revue de presseKiosque360. Malgré un potentiel favorable à l’accumulation d’hydrocarbures, le Maroc reste peu exploré, si ce n’est le pays le moins exploré d’Afrique, selon Afaf Zarkik, économiste-experte en énergie et changement climatique au sein du Policy Center for the New South. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 07/09/2022 à 23h26

Le potentiel pétrolier du Maroc est peu connu. La raison est que le Royaume est tout simplement peu exploré. Il serait même le pays le moins exploré d’Afrique, d’après Afaf Zarkik, économiste-experte en énergie et changement climatique au sein du Policy Center for the New South. Pour elle, plusieurs communications de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) traduisent l’existence d’un potentiel favorable à l’accumulation d’hydrocarbures dans certains bassins offshore et onshore.

La géologie du Maroc serait également comparable à celle de certains pays producteurs d’hydrocarbures. «Dans l’Oriental, la géologie du Maroc constitue le prolongement des prolifiques bassins algériens. À l’Ouest, le Maroc est bordé par la marge passive atlantique où des découvertes ont été réalisées, notamment dans le bassin MSGBC (Mauritanie – Sénégal – Gambie – Guinée Bissau et Guinée Conakry). Ces bassins ont mis à jour le potentiel de cette nouvelle province pétrolière en eaux profondes», explique Afaf Zarkik dans un entretien accordé au quotidien.

Ajoutons à cela, la présence de grandes compagnies d’exploration pétrolière au Maroc, notamment ENI, Chariot, Repsol, Schlumberger, Shell, etc. Ces grands groupes sont attirés par un cadre légal très attrayant qui prévoit trois types de permis (reconnaissance, recherche et exploration et concession d’exploitation) et bien d’autres avantages.

Mais, d’après l’experte, l’exploration pétrolière est un processus risqué, hautement capitalistique et très long. L’étape de forage d’exploration peut durer entre 2 à 4 ans, sans compter le processus d’appel d’offres. «Des questions ensuite peuvent subsister quant à sa rentabilité, la taille et la forme du réservoir. Cette étape est donc suivie d’un forage d’appréciation et de développement dans le cas d’une potentielle découverte», souligne-t-elle. Cette étape peut durer entre 2 et 5 ans. Les opérations d’appréciation nécessaires avant de passer à l’étape de l’exploitation peuvent atteindre entre 4 et 9 ans. Cela peut décourager plus d’un.

Avec seulement 10 puits en eau profonde forés à ce jour, l’offshore marocain demeure également sous-exploré. Un forage d’exploration dans une telle région est très risqué, ce qu’on appelle dans le jargon pétrolier un «wildcat drilling». «Toutefois, il faut noter que la conjoncture est extrêmement favorable à l’exploration. L’appétit pour les paris risqués monte avec des prix du baril qui dépassent les 100 USD/baril», nuance Afaf Zarkik. L’Union européenne, par exemple, encourage activement les sociétés du vieux continent à participer aux appels de prospection internationaux. Et le Maroc s’y prépare déjà.

Par Nabil Ouzzane
Le 07/09/2022 à 23h26