Immatriculation des motos: plongée au coeur de l'unité de traitement de Security Documents and Edition

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Security Documents and Edition, seule société marocaine opérant dans le domaine de la sécurisation des documents, a mis en place un dispositif spécial pour la gestion du projet d'immatriculation des motos. Elle nous a exceptionnellement ouvert les portes de son unité ultra-sécurisée à Casablanca.

Le 03/12/2016 à 10h50

C’est un sujet qui fait polémique depuis quelques semaines: le projet d’immatriculation des motos dont la cylindrée est inférieure à 50cc connaîtrait d’importants retards et l’échéance du 31 décembre fixée pour que toutes les motos soient immatriculées risque de ne pas être respectée.

C’est du moins ce qu’ont rapporté certains de nos confrères récemment. Parmi les raisons expliquant ce retard, il est évoqué la capacité de traitement limitée du prestataire en charge de ce projet.

Le360 a tenté d’en savoir plus et a pu avoir, en exclusivité, accès à la très sécurisée unité de traitement de Security Documents and Edition, société adjudicatrice de ce marché, sise dans un batiment discret au centre-ville de Casablanca.

A l’intérieur de cette unité sont donc imprimés et «hautement sécurisés» plusieurs types de documents, allant des chèques ou effets bancaires, bons de carburant, cartes du Ramed, documents gouvernementaux et, bien entendu, les titres de propriété des motos nouvellement immatriculées. Même les plaques d'immatriculation y sont fabriquées.

La société utilise les procédés les plus avancés en matière de sécurisation des documents et, comme nous l’explique son top management, elle s’inspire de ce que font certaines grandes références dans ce domaine comme Dar

As-Sikkah.

Premier constat: l’unité en question ne tourne pas vraiment à plein régime. Du moins, pas la partie reservée à ce projet. Seule une machine sur les trois dédiées à la fabrication des plaques est en marche. Elle suffit à elle seule pour traiter l’ensemble des dossiers reçus. Ceci dément d'emblée le fait que l'entreprise ne dispose pas des capacités nécessaires pour mener à bien sa mission, puisque les moyens mis en place et les machines disponibles peuvent traiter jusqu'à quatre fois le nombre de dossiers traités actuellement.

A partir de là, on déduit rapidement que les propriétaires de motos ne se ruent pas vraiment sur les centres de visites techniques (chargés de la réception des dossiers avant leur transmission à Security Documents and Edition). Du moins, pas au rythme souhaité, chose qui peut être expliquée par un facteur purement culturel.

En effet, l’expérience du renouvellement des permis de conduire par exemple a prouvé par le passé que les personnes concernées préfèrent souvent attendre la dernière minute pour entamer leurs procédures. Ceci nous est d’ailleurs confirmé auprès de Security Documents and Edition, la société avouant s’attendre à un rush durant les derniers jours de l’année et qui coïncideront avec l’échéance du 31 décembre 2016.

D'ici là, l'entreprise considère que l'opération, grâce aux moyens qui ont été déployés ainsi que la qualité de la collaboration entre elle, les centres de visite technique, le Centre national d’essais et d’homologation (CNEH) et les équipes du ministère du Transport, est jusque-là une réussite.

Ceci est d'autant plus important lorsque l'on sait que le Maroc est un précurseur dans la région et dans le continent dans ce projet d'immatriculation et d'identification des cylindrées inférieures à 50cc. De plus, la technologie utilisée, consistant à sécuriser à la fois les documents de propriété et les plaques produites avec, entre autres, des hologrammes, est également une première.

Pour rappel, le ministère en charge du Transport, dans un souci de diversifier les prestataires impliquées dans ce projet, avait auparavant lancerun autre appel d'offres pour séléctionner une deuxième entreprise pour ce même projet, mais celui-ci a été déclaré infructueux. Une seule entreprise, qui plus est étrangère, y avait en effet soummissionné sans pour autant que son offre, financière et technique, ne soit jugée acceptable.

Par Younès Tantaoui
Le 03/12/2016 à 10h50