Immobilier: grande menace pour un secteur qui pèse près de 63 milliards de dirhams par an

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Revue de presseKiosque360. Revenant sur la crise sans précédent que traverse le secteur immobilier au Maroc dans ce contexte de confinement dicté par la pandémie du Covid-19, Karim Amor, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, dit tout.

Le 19/04/2020 à 18h27

La situation du secteur est plus que préoccupante, montre L’Economiste à travers une interview de Karim Amor, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). «Les chantiers sont arrêtés à 95%. Les bureaux de vente sont désertés. Même les promesses de vente conclues avant le confinement sont bloquées car, comme pour la plupart des activités non vitales, notaires et adouls ont arrêté leur activité», indique Karim Amor, cité dans l'édition du 20 avril du quotidien. 

Jamais le secteur ne se sera donc aussi mal porté. Même l’entrée en jouissance des biens acquis avant l’avènement du Covid-19, ainsi que l’obtention des permis d’habiter, de réceptions et des différentes autorisations et attestations, sont suspendues. L’emploi dans un secteur à fort besoin de main-d’oeuvre (1 million de personnes), la trésorerie des opérateurs et l’exposition au risque systémique d'un secteur qui représente environ 63 milliards de dirhams annuellement s’en ressentent fortement.

«Même en cas de levée du confinement, la reprise sera très lente, selon toutes les analyses internationales. Acheter un logement est un projet de vie et ne se fait que dans une projection sur l'avenir. Les banques ont clairement un rôle à jouer dans l’extension des crédits accordés à tous les intervenants», ajoute Karim Amor.

La crise n’est pas née d’hier et le coronavirus n’a fait que l’accentuer. En cause, l’inadéquation entre logements disponibles et le pouvoir d’achat des citoyens et leur capacité de financement, «d’où la difficulté des promoteurs à écouler leurs biens dans diverses régions du Royaume».

Une sortie de crise? «Dès que l’activité économique reprendra son cours normal et que le citoyen retrouvera son pouvoir d’achat. C’est la raison pour laquelle, pour éviter des faillites en cascades, un risque systémique bancaire et des centaines de milliers d’acquéreurs en déshérence, le secteur doit faire l’objet d’une attention particulière» de la part des pouvoirs publics, plaide le vice-président de la FNPI.

Une révision des prix à la baisse pour relancer le secteur n’est pas exclue. Si ces prix avaient déjà considérablement baissé avant la crise, les promoteurs s’activent désormais à se dessaisir de leurs stocks à des tarif exceptionnels, apprend-on. Pour cela, des assouplissements dans les conditions d’acquisition doivent être accordées aux citoyens. «On peut également imaginer que des stocks de logements sociaux soient loués dans le cadre des conventions», préconise Karim Amor.

Par Maya Zidoune
Le 19/04/2020 à 18h27