Indemnités: en attendant le Comité de veille

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Revue de presseKiosque360. Des voix demandent la prorogation pure et simple de l’indemnité Covid-19. Les regards se tournent vers le CVE et sa prochaine réunion.

Le 14/06/2020 à 23h36

Prorogera, prorogera pas? La question concerne l’indemnité pour arrêt de travail forcé, décidée par le CVE (Comité de veille économique) en faveur des salariés et familles nécessiteuses, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 15 juin.

Ce dispositif financé par le Fonds spécial de lutte contre l'épidémie de Covid-19 avait démarré en mars dernier et doit prendre fin en ce mois de juin. Si le pays a entamé la première phase de son déconfinement et voit reprendre des secteurs entiers d’activité, il n'en reste pas moins que de nombreux acteurs économiques ont été violemment touchés par le coup porté par le coronavirus. Les regards se tournent donc vers le CVE et sa prochaine réunion.

En attendant, des voix s'élèvent pour demander la prorogation pure et simple de l’indemnité Covid-19. C’est le cas à l’Union marocaine du travail (UMT), l’un des syndicats les plus représentatifs du pays. D'ailleurs, la centrale syndicale dirigée par Miloudi Moukharik vient de saisir officiellement le chef du gouvernement. Dans un courrier adressé à ce dernier, l’UMT demande une prorogation de cette aide au-delà du mois de juin. La centrale évoque plusieurs raisons, principalement l’arrêt prolongé des activités de nombreuses entreprises. A noter que les syndicats les plus représentatifs avaient tenu, avec le numéro un de l’Exécutif, une réunion pour les préparatifs de la loi de Finances rectificative, attendue dans les prochains jours au Parlement. Au cours de cette réunion, les dirigeants syndicaux avaient revendiqué la mise en place d’un CVS (Comité de veille sociale), puisqu’ils n’ont pas été impliqués dans le CVE. Ce dernier avait annoncé, en mars, sa décision d’octroyer une indemnité forfaitaire mensuelle nette de 2.000 dirhams au profit des salariés déclarés à la CNSS au titre du mois de février 2020 et en arrêt provisoire de travail durant la période allant du 15 mars au 30 juin 2020.

Cette aide est financée par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus. Il faut préciser qu’en mars, 716.061 salariés déclarés en arrêt d’activité avaient bénéficié d’un total de 716 millions de dirhams (indemnité forfaitaire de 1.000 dirhams puisque seule la deuxième moitié du mois de mars correspondant au démarrage effectif de l’état d’urgence sanitaire avait été comptabilisée). En avril, 892.711 salariés ont été déclarés, bénéficiant ainsi de 1,73 milliard de dirhams d’indemnités forfaitaires, soit 2.000 dirhams mensuels. Il faut préciser que les déclarations pour le mois de mai avaient pris fin le 3 du mois en cours, alors que les déclarations du mois de juin se poursuivront jusqu’à début juillet prochain.

Reste à savoir si le gouvernement accédera aux demandes lancées pour la prorogation de ce dispositif, sachant que des indemnités pour les actifs dans le secteur de l’informel sont également servies par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus. A noter, enfin, que l’une des particularités de ce dispositif mis en place au début de la période de confinement est qu’il est limité dans le temps, en attendant un retour à la vie normale. Un retour qui a déjà été amorcé ces derniers jours.

Par Fayçal Ismaili
Le 14/06/2020 à 23h36