Info360. Le Maroc n’est pas concerné par les irrégularités du classement Doing Business de la Banque Mondiale

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Le Maroc ne fait pas partie des pays concernés par les irrégularités dans la collecte des données permettant l’élaboration du classement Doing Business de la Banque mondiale. Le Royaume est même très confiant pour faire son entrée, dès cette année, dans le top 50 de ce classement prestigieux.

Le 28/08/2020 à 11h27

«Le Maroc n’est pas concerné par les irrégularités relevées par la Banque Mondiale dans l’élaboration du classement Doing Business», affirme une source gouvernementale, contactée par Le360.

Les pays dont les données semblent avoir été modifiées de manière inappropriée et qui sont dans le viseur de l’institution de Bretton Woods sont la Chine, l'Azerbaïdjan, les Emirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite. Les données qui ont servi à l’élaboration du classement de ces pays seront donc auditées et recalculées, ce qui a poussé la Banque Mondiale à reporter la publication de son rapport.

«Il s’agit d’une annonce pour prévenir que la publication du rapport, qui intervient traditionnellement au cours de la troisième semaine du mois d’octobre, sera retardée, probablement de quelques semaines, le temps que le Banque Mondiale achève ses investigations», explique cette source.

Le Maroc, actuellement 53e, est d’ailleurs particulièrement confiant pour faire son entrée, dès cette année, dans le top 50 de ce classement prestigieux, largement consulté par les investisseurs potentiels et par les bailleurs de fonds.

«Nous avons déposé un dossier en béton», affirme notre source. Cette année, ajoute-t-il, l’effort a été mis sur l’accès au financement des entreprises, qui est le talon d’Achille du climat des affaires au Maroc, puisque au niveau de l’indicateur «obtention de crédit», le Royaume n’occupe que la 119e place mondiale.

«Nous avons facilité l’accès des entreprises au financement en mettant en œuvre la réforme des sûretés mobilières», souligne cet interlocuteur au gouvernement.

Cette réforme, rappelons-le, permet l'utilisation, au titre de garantie pour les banques, de biens mobiliers tels que les équipements, les machines, les véhicules, les stocks, les produits agricoles, les créances, ou encore la propriété intellectuelle, en lieu et place des hypothèques traditionnellement réclamées par les banques. «Le Registre national électronique des sûretés mobilières a d’ailleurs beaucoup servi durant le confinement pour octroyer des crédits au TPME. C’est un système qui rassure les banques», précise cette source.

Cette réforme, et le fait que les quatre pays visés par la Banque mondiale sont devant le Maroc au Doing Business, laisse présager d’un joli bond du Maroc dans ce classement.

Du côté du gouvernement, on assure que bien que ce classement soit important, il ne constitue pas une fin en soi, et «ne représente qu’une pièce du puzzle».

En effet, le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA), présidé par le chef du gouvernement, planche depuis plusieurs mois sur une nouvelle politique nationale intégrée de l’environnement des affaires, en concertation avec le secteur privé. La feuille de route de cette stratégie, sur 5 ans, devrait voir le jour au courant du mois de novembre.

Particularité de cette nouvelle stratégie quinquennale: elle prendra en compte le paramètre «Covid-19»: «il y a des opportunités à saisir en termes d’attractivité du Maroc dans la phase post-Covid», estime la même source, qui affirme que le chantier de la transformation digitale de l'administration au profit des entreprises sera accélérée. 

Par Amine El Kadiri
Le 28/08/2020 à 11h27