Joe Biden: «Le Maroc, partenaire économique important»

Joe Biden, vice-président américain.

Joe Biden, vice-président américain. . DR

Revue de presseKiosque360. Le vice-président Joe Biden préside la délégation américaine au sommet mondial de l'entrepreneuriat. Il évoque les relations économiques entre le Maroc et les Etats-Unis.

Le 18/11/2014 à 23h00

Même si le moteur de l'entrepreneuriat est le bénéfice, cette démarche vise aussi à répondre à des besoins et à élargir le champ des possibles. C’est en substance le propos tenu par Joe Biden, vice-président des Etats-Unis, à l’Economiste, dans une interview exclusive accordé au quotidien du groupe Eco Médias.

Un esprit citoyen

« Il faut marier l’esprit d’entreprise d’un côté et l’ouverture politique et économique, et asseoir une politique économique et sociale participative et non exclusive. Il faut aussi ouvrir des canaux de communication avec les personnes qui pensent différemment », soutient Joe Biden. Il cite d’ailleurs l’exemple des Etats-Unis, où cet état d'esprit a permis à la société de se développer. Le vice-président américain assure que le pays de l’Oncle Sam, partant de cette conviction, s’inscrit résolument dans le soutien de l'entrepreneuriat à l’échelle internationale.

Abordant les relations bilatérales avec le Royaume, Joe Biden affirme que le Maroc est un « partenaire économique important et un portail vers l’Afrique. Il est un des principaux producteurs de produits agricoles et dispose d’une main-d’œuvre compétente qui travaille en partenariat avec les entreprises américaines, petites et grandes ».

Des exportations multipliées par trois

Abordant l’accord de libre-échange qui lie les deux pays, Joe Biden estime que c’est un accord gagnant-gagnant qui a permis aux opérateurs des deux rives de faire fructifier leurs affaires. Et nie que les rigoureuses procédures américaines aient pénalisé l’accord. Il indique que cet accord a permis aux échanges de progresser de plus de 350% et de doubler les exportations marocaines.

Globalement, Joe Bien affirme que les Etats-Unis ont œuvré à investir dans la réussite du Maroc, car le pays cherche à être un exemple en matière de réformes politiques graduelles et modérées dans un climat international instable. La volonté de changement au niveau économique rencontre selon le responsable américain des résistances, suscite des peurs, irrite des lobbys qui voient leurs intérêts menacés, et souffre parfois de l’hésitation du gouvernement à accorder aux entreprises une liberté suffisante pour qu’elles puissent se développer.

Pour incarner l’élan partenarial entre le Maroc et les Etats-Unis, une convention liera une université américaine au Maroc pour créer «l’entreprise-cité», un projet important et prometteur. Il permettra d’adopter une gouvernance développée, de créer un arsenal juridique et de mobiliser les ressources humaines des deux pays pour faire aboutir ce projet.

L’esprit d'entrepreneuriat a montré que les fonds ne sont pas l’unique condition de la réussite, mais que l’environnement dans lequel se meuvent les projets innovants doit aussi être pris en compte. Le Maroc accuse quelques longueurs de retard en matière d’aide à la création de micro et de petites entreprises. Des pas ont été franchis, reste à parachever les mécanismes de facilitation et d’appui.

Par Amine Haddadi
Le 18/11/2014 à 23h00