Kénitra. Crise du transport urbain: Karama Bus répond aux accusations de Aziz Rabbah

Aziz Rabbah, ministre de l’Energie.

Aziz Rabbah, ministre de l’Energie. . DR

Dans un communiqué, la société Karama Bus impute la crise du transport que connaît la ville de Kénitra au Conseil communal qui, à ses yeux, n’aurait pas respecté ses engagements.

Le 28/12/2019 à 18h04

Répondant à la version communiquée par le conseil communal de Kénitra, la société Karama Bus se dédouane de toute responsabilité concernant la crise qui frappe le secteur du transport urbain au niveau de la ville. Accusée par le maire PJD de la ville, Aziz Rabbah, de vouloir faire fuir une partie de sa flotte, dimanche dernier à 3h du matin, Karama Bus rétorque en précisant qu’elle avait juste l’intention d’acheminer ces bus vers un centre de maintenance dans la perspective de les exploiter et éviter ainsi la suspension de ses services.

Selon la filiale du groupe Joumani, la commune a failli à ses engagements et n’a pas réussi à garantir un environnement de travail sain, tel que défini par l’article 20 de la loi 54-05 relatif à la gestion déléguée des services publics: état dégradé des routes, transport clandestin, concurrence des taxis, absence de couloirs réservés aux bus, interdiction de la tarification conventionnelle, etc.

Le gestionnaire délégué affirme avoir été sérieusement affecté par cette situation qui a pesé sur l’équilibre financier du contrat d’exploitation, ce qui l’a poussé à alerter à plusieurs reprises les autorités de tutelle. Suite à cela, poursuit le communiqué, la commune a pris acte de la gravité de la situation et a entre-temps accepté de signer un protocole d’accord en vertu duquel un cabinet d’étude a été désigné afin de mener une étude technique dans le but d‘aboutir à des mesures censées rétablir l’équilibre financier du contrat de gestion déléguée.

Après huit mois de travail, ajoute la même source, le rapport a conclu que la commune n’a pas respecté ses engagements contractuels et juridiques, causant des pertes financières à la société Karama Bus, estimées jusqu’à fin 2016 à 241 millions de dirhams. La seule solution préconisée par le rapport incitait la commune à indemniser la société, tout en prolongeant son contrat jusqu’à 2034 à travers un contrat annexe (celui en vigueur expire en 2027).

«La commune a refusé de se conformer aux recommandations du rapport du cabinet d’étude. Pour embellir son image auprès de l’opinion publique, elle a commencé à infliger des amendes à la société, dans le but de la contraindre à résilier le contrat de façon unilatérale», précise Karama Bus. Celle-ci se dit aujourd’hui disposée à résoudre le problème du transport urbain au niveau de la ville de Kénitra, «loin de toute confusion politique ou exploitation du dossier dans le cadre de campagnes électorales prématurées».

Par Wadie El Mouden
Le 28/12/2019 à 18h04