La retraite des fonctionnaires toujours en danger

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Revue de presseKiosque360. Quand bien même le gouvernement Benkirane a pu amorcer la réforme de la Caisse de retraite des fonctionnaires, la pérennité de celle-ci reste toujours liée à la poursuite de ce chantier. Un enjeu capital pour le futur mandat de Benkirane.

Le 12/10/2016 à 01h16

La réforme des retraites des fonctionnaires ne résoudra pas le problème du régime des pensions civiles, géré par la Caisse marocaine de retraite. C’est ce qu’on apprend à la lecture de L’Economiste qui, dans son édition du 12 octobre, souligne que cette réforme accordera, au mieux, un répit de quelques années à la caisse des retraites des fonctionnaires.

Le véritable challenge auquel le gouvernement Benkirane II devra s'attaquer concerne la réforme globale de tous les régimes, laquelle devrait aboutir à la mise en place de deux pôles: l'un pour le privé et l'autre pour le secteur public. La pilule de la réforme a été, certes, difficilement avalée par les syndicats et contestée par certains partis politiques, mais les chiffres sur le déficit du régime donnent raison au gouvernement.

Le fonds de réserve du régime des pensions civiles a clôturé l'exercice 2015 par un déficit de 2,67 milliards de dirhams, comblé par la totalité des produits financiers générés par la réserve de prévoyance des provisions, soit 2,57 milliards de dirhams. Le gap a été ponctionné sur la réserve elle-même. Le cumul des revenus générés depuis le démarrage de l'activité de la gestion d'actifs, en 1997, s’est élevé à 34,16 milliards de dirhams, soit 40 % du capital du total des réserves. Au 31 décembre 2015, la valeur financière des réserves s’est établie à 95,68 milliards de dirhams.

Pour 2016, année d'entrée en vigueur de la réforme, le déficit prévu varie entre 5,5 et 6 milliards de dirhams. Et, donc, le déficit cumulé du régime est estimé à 10 milliards de dirhams. Encadré par le ministère des Finances, l’investissement du fonds de réserve du régime de retraite des fonctionnaires est fixé à un minimum de 50% dans les bons du Trésor ou valeurs jouissant de la garantie de l'État et à un maximum de 15% dans les titres de créances privées visés par l'autorité du marché. À cela s'ajoute un maximum de 30% dans les titres en capital et de 5% dans les actifs immobiliers.

Par Fayçal Ismaili
Le 12/10/2016 à 01h16