L’ANIT dresse un bilan de l’investissement touristique

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Revue de presseKiosque360. L’investissement dans le secteur du tourisme cumule les mésaventures depuis bien longtemps. L’Association Nationale des Investisseurs Touristiques (ANIT) dresse une radioscopie et livre ses recommandations.

Le 18/06/2015 à 02h21

L’Association Nationale des Investisseurs Touristiques (ANIT) a organisé, le 16 juin, une conférence-débat sur le thème du financement dans le secteur touristique. Une rencontre qui a vu la participation d’investisseurs et de banquiers, tous d’accord pour relancer la Vision 2020. Dans son édition du 18 juin, le quotidien l’Economiste révèle que l’encours des crédits octroyés par le secteur du tourisme cumule 18 milliards de dirhams. Cela ne représente que 2,3% du total des emprunts bancaires. Cependant, ce qui est alarmant, c’est que 40% de ces dettes sont en souffrance, soit 2,5 fois le taux des autres secteurs. Toujours dans le même cadre, la rencontre nous apprend que jusqu’à 70% de ces créances en souffrance concernent le plan Azur. D’ailleurs, le président de la CBT, Abdellatif Kabbaj, présent lui aussi, déplore la gourmandise en termes de lits lorsqu’aucun effort de promotion n’est fait.

C’est par ce constat que les banquiers justifient leur frilosité vis-à-vis de ce secteur. Le quotidien nous apprend, dans ce sens, que les établissements bancaires sont doublement sanctionnés par cette situation alarmante. Ils sont, en effet, présents en tant qu’investisseurs et qu’emprunteurs. Même son de cloche chez les institutionnels. Larbi Lahlou, DGA de la Mamda-MCMA, est catégorique. Son institution ne financera plus rien dans le secteur du tourisme. De son côté, Leila Haddaoui, présidente de l’ANIT, déclare que 3,4% des investisseurs détiennent 70% des actifs hôteliers et ne veulent plus continuer, prévoyant de quitter le secteur dans les 5 prochaines années.

Par ailleurs, l’ANIT demande la création d’un fonds qui aura pour mission de restructurer et compléter le développement des projets touristiques. Les projets en question sont ceux programmés dans le Plan Azur. Le fonds pourra aussi procéder à un rachat de créances afin de redonner vie au secteur et permettre une nouvelle relance. Mais ce n’est pas tout: les investisseurs s’inquiètent aussi des taux d’occupation, toujours bas. Décidément, le casse-tête du tourisme n’en est pas encore à son dernier épisode.

Par Karim Belmoudden
Le 18/06/2015 à 02h21