Les banques européennes tenues de compenser leurs transactions entre Londres et l'UE

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Revue de presseKiosque360. Bruxelles met la pression sur les grandes banques pour faire basculer plus largement la compensation de leurs transactions de Londres vers le continent. La Commission européenne s'interroge sur les raisons de ce retard, sachant que le sursis accordé à la City prendra fin en juin 2022.

Le 24/02/2021 à 21h54

L'heure est aux explications pour les grandes banques européennes. Dans son édition du jour, Les Echos rapporte que la Commission européenne a réuni pour la première fois, vendredi dernier, le comité en charge du pilotage du rapatriement de la compensation sur le territoire européen. Selon le quotidien français, ce dernier veut comprendre pourquoi le gros des transactions en euros continue d'être traité par les "clearings houses" londoniennes plutôt que par les chambres de compensation du Vieux Continent. Question de remettre un peu de pression sur le sujet. Le journal assure que les chambres de compensation sont un rouage essentiel des marchés financiers s'intercalant entre l'acheteur et le vendeur pour garantir la sécurité d'une transaction. "Si l'une des parties ne remplit pas ses obligations, la chambre la remplace, en payant par exemple le vendeur. L'objectif est d'éviter des défauts en chaîne qui mettraient à mal plusieurs acteurs, voire l'ensemble du système financier", indique la publication qui affirme que "c'est à Londres qu'est historiquement effectuée la compensation d'une très large part des transactions en euros". Il donne l'exemple des opérations portant sur des produits dérivés, un marché de 735.000 milliards de dollars qui sont traités par LCH, filiale du London Stock Exchange. Même si les régulateurs ont tenu à voir la compensation effectuée sur le territoire européen depuis le résultat du référendum sur le Brexit, en 2016, l'importance du rôle joué par Londres sur ce marché a imposé une équivalence temporaire permettant aux banques européennes de continuer à utiliser les infrastructures de la City jusqu'à mi 2022. Il fallait éviter un blocage des opérations de marché européennes au premier jour du Brexit et également laisser le temps aux acteurs de marché de migrer. Aujourd'hui, Les Echos relève que ces derniers ne semblent pas pressés. De quoi pousser Bruxelles à hausser le ton. "La Commission souhaite notamment savoir quelles seraient les transactions les plus faciles à rapatrier rapidement. Et, pour celles qui seraient plus malaisées à déplacer, quels en sont les obstacles", indique le journal qui fait savoir qu'il existe une alternative européenne, à savoir Eurex Clearing, filiale de la Bourse de Francfort pour les dérivés de taux, sauf qu'elle n'a vu sa part de marché passer que de 12% à 15% entre janvier 2020 et janvier 2021.  Les banques redoutent, pour leur part, une "fragmentation du marché qui rendrait plus chères les opérations de compensation". Les Echos soutient que cette fragmentation a déjà commencé. Il assure qu'une partie du trading sur les dérivés en euros a déjà quitté la City pour New York qui bénéficie, en effet, d'une équivalence accordée par l'Union européenne, contrairement au Royaume-Uni. 

Par Rachid Al Arbi
Le 24/02/2021 à 21h54