Les banques résistent mais attention à la conjoncture

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Revue de presseKiosque360. Les résultats des banques montrent de la résilience à la crise: 1,9 milliard de DH de profits pour AWB, BCP et Crédit du Maroc. Cependant, ils restent tributaires de la conjoncture et le risque de défaillance des entreprises reste élevé.

Le 20/05/2021 à 21h46

Revigoré par des résultats résilients, les valeurs bancaires ont le vent en poupe. Dans son édition du jour, L’Économiste remarque que si elles sont toujours en rattrapage, elles ont effacé une grande partie des pertes accumulées au printemps dernier après le déclenchement de la crise sanitaire. Au point que l'indice sectoriel affiche un gain annuel de plus de 7%.

Le journal relève que cette dynamique est donc due à des "résultats annuels résilients et des performances correctes au premier trimestre pour les banques ayant déjà publié leurs comptes" et annonce qu'Attijariwafa bank, BCP et Crédit du Maroc ont dégagé ensemble un profit de 1,9 milliard de DH au premier trimestre contre 1,4 milliard de DH l'année dernière.

Outre l'impact des dons au fonds covid, les banques restent en effet confrontées à un environnement difficile avec une "menace toujours élevée des impayés, surtout chez les TPE et PME". Le quotidien soutient que cette situation les a poussées à relever les taux d'intérêt appliqués à cette clientèle au premier trimestre.

De plus, "elles ont continué à renforcer leurs provisions, en anticipation d'éventuelles dégradation des portefeuilles", assure-t-il. Pour preuve, "le coût du risque a augmenté de 55% à la BCP et de 9% chez Crédit du Maroc". Et ce n'est pas fini, "les tensions sur le risque devraient probablement persister en 2021 avec la montée des créances en souffrance anticipée suite à un contexte économique difficile. Le niveau du coût du risque pourrait atteindre un niveau élevé, comparable à celui de l'année 2020", prévoit L'Économiste. Il relativise tout de même, notant qu'Attijariwafa bank renvoie un signal positif en affichant une baisse de 26% de son coût du risque durant le premier trimestre. En parallèle, les banques se focalisent sur la réduction de leurs coûts pour continuer à générer des résultats solides en ces temps de crise.

Le journal atteste par ailleurs que les activités de marché soutiennent le PNB. "Attijariwafa bank et BCP ont bénéficié de la bonne tenue des activités de marché, surtout la banque mutualiste qui a dégagé un résultat de 736 millions de DH contre une perte de 58 millions de DH au premier trimestre 2020".

En revanche, la lenteur de la reprise économique a ralenti les activités de banque de détail. "Si la demande de crédit des ménages se redresse, celle émanant des entreprises se fait plus rare. Cette dernière est concentrée sur les dispositifs de soutien mis en place par les pouvoirs publics à un taux préférentiel", constate-t-il. Si la marge d'intérêt s'améliore de 2,7% chez Attijariwafa bank, elle baisse de 3% chez BCP et se stabilise chez Crédit du Maroc. Même chose pour les marges de commissions qui poursuivent leur baisse. 

Par Rachid Al Arbi
Le 20/05/2021 à 21h46