Les importations marocaines de blé estimées à 4,5 millions de tonnes pour la saison 2021-2022

Les silos à céréales du Port de Casablanca qui assurent le déchargement des navires céréaliers. 

Les silos à céréales du Port de Casablanca qui assurent le déchargement des navires céréaliers.  . Onicl

Grâce à une très bonne récolte céréalière en 2021, le Maroc importera moins de blé que les années précédentes sur le marché international. Ces achats ne devraient pas dépasser 4,5 millions de tonnes, en baisse de 13,5% par rapport à l’année précédente, selon le département américain de l’Agriculture.

Le 20/09/2021 à 14h00

«Les importations marocaines de blé devraient revenir à des niveaux normaux au cours de la campagne de commercialisation 2021-2022», estime le département américain de l’Agriculture (United States Department of Agriculture, USDA) dans un récent rapport, grâce à la bonne performance de la dernière campagne céréalière du Royaume, dont la production a atteint 103 millions de quintaux, en hausse de 221% rapport à la campagne précédente.

«Cette performance est principalement due à des précipitations abondantes pendant la saison de croissance de céréales», indique ce rapport, qui précise les régions productrices de la Chaouia, Abda, le Haouz, Tadla, et le Saïss ont enregistré des rendements supérieurs de 44% par rapport au rendement moyen des dix dernières années.

Résultat: pour la campagne de commercialisation 2021-2022, le Maroc importera moins de blé tendre et de blé dur que lors des deux précédentes campagnes agricoles. Selon l’USDA, les importations marocaines de blé devrait atteindre 4,5 millions de tonnes, au lieu de 5,2 millions de tonnes lors de la campagne agricole 2020-2021, et 4,8 millions de tonnes lors de la campagne agricole 2019-2020.

Le Maroc devrait s’approvisionner principalement auprès de fournisseurs de blé tendre en France, en Ukraine et Russie. Quant au Canada, il devrait rester le principal fournisseur de blé dur du Maroc, indique le rapport.

Tensions sur les marchés mondiauxL'USDA fait savoir par ailleurs que l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses, (ONICL) établissement public en charge notamment de l'approvisionnement du marché des céréales, a lancé, le 7 septembre dernier, un appel d'offres pour l’achat de 363.636 tonnes de blé tendre en provenance des Etats-Unis, dont les résultats seront annoncés le 21 septembre 2021. Un précédent appel d’offre, lancé le 4 août dernier, portant sur 363.636 tonnes de blé dur en provenance des États-Unis, s’est révélé infructueux.

Il faut dire que le marché mondial des céréales connaît de vives tensions depuis quelques mois, suite aux mauvaises récoltes enregistrées dans plusieurs pays producteurs. Au Canada, premier producteur mondial de blé, la récolte a baissé de 30% cette année à cause de la sécheresse. En Europe, notamment en France, la production est également en baisse d’à peu près 30%, à cause des mauvaises conditions climatiques.

Ces mauvaises récoltes ont propulsé les prix du blé tendre à des niveaux très élevés, passant de 295 euros la tonne, le 2 août, à 430 euros la tonne, le vendredi 3 septembre 2021. Par conséquent, malgré la baisse prévue des importations marocaine de blé, la facture céréalière ne devrait pas significativement baisser, si les prix restent à ces niveaux élevés. En 2020, cette facture s’est élevée à 13,5 milliards de dirhams pour les importations de blé.

Les importations marocaines de blé tendre et de blé dur sont soumises à des droits de douane respectivement de l'ordre de 130 % et de 170 % depuis déjà plus de trois mois. Dans son rapport, l’USDA dit ne s’attendre à aucun changement des droits de douane actuels du Maroc pour le blé tendre ou le blé dur jusqu'au 31 décembre 2021.

Par Amine El Kadiri
Le 20/09/2021 à 14h00