L’industrie du papier vit des jours difficiles

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Revue de presseKiosque360. La filière du papier est au bord de l’asphyxie. Les opérateurs ferment les uns après les autres. Dix ont mis la clé sous la porte au cours de la dernière décennie. La concurrence déloyale et le manque de compétitivité sont les principales causes de cette situation.

Le 23/07/2018 à 23h01

Les temps sont durs pour les opérateurs de l’industrie du papier. Dans son édition du jour, L’Economiste constate que 10 entreprises ont fait faillite ces dernières années, pour pas moins de 2.500 emplois perdus. Pire, un peu moins de la moitié des entreprises du secteur serait à l’agonie, ajoute le journal qui cite Jalil Benddane, président de l'Association des fabricants de cahiers au Maroc. Ceux qui semblent encore tenir le coup sont donc peu nombreux. L’Economiste évoque Mapaf, Imprimerie Moderne, Promograph, Sopalem et Med Paper qui, pour leur chiffre d’affaires, comptent essentiellement sur la rentrée scolaire (entre août et octobre).

Les fabricants se disent concurrencés de manière déloyale par les importations massives de Tunisie. Celles-ci, comme le rapporte le journal, s’accaparent le tiers de la consommation moyenne de cahiers scolaires, qui se chiffre à 21.000 tonnes. Sans oublier les importations d’Espagne et du Portugal, qui restent toutefois bien moins importantes.

Ceci dit, L’Economiste remarque une faible consommation de papier et carton au Maroc, puisqu'elle ne dépassait pas les 15 kg/hab en 2013 contre quelques 313 kg/hab pour la Belgique, 254 kg/hab pour l’Allemagne et 241 pour l’Autriche.

Dans ce contexte, inutile de dire que, au niveau investissement, c’est le coup de frein. Pas plus de 270 millions de dirhams ont été investis ces 10 dernières années. Ce qui n’a, semble-t-il, pas été suffisant face aux Tunisiens et a entraîné des pertes pour les opérateurs, suite à la baisse des prix.

L’Economiste met par ailleurs l’accent sur le «manque criant d’innovation et de diversification» des entreprises marocaines. Il conseille aux acteurs «de consentir plus d’efforts pour monter en compétitivité afin de pouvoir faire face à l’ouverture totale des frontières». Il faudra aussi «se recentrer sur des métiers à plus forte valeur ajoutée». D’autres pistes existent comme, par exemple, «la réduction des effectifs et la formation d’un capital humain spécialisé afin d’améliorer la productivité». La modernisation et l’automatisation de l’outil de production, ainsi que l’utilisation de technologies performantes, sont également des points à améliorer. Sans oublier le recours aux techniques de production moins énergivores et plus efficientes.

L’Economiste estime toutefois que le développement de la filière ne pourra se faire qu’avec la disparition de certains acteurs, suite la multiplication des mouvements de rapprochement et de partenariats qui se profilent pour optimiser la taille de l’industrie marocaine du papier et carton.

Par Rachid Al Arbi
Le 23/07/2018 à 23h01