L'ONEE, l'établissement public le plus fragile financièrement

Ali Fassi Fihri, DG de l'ONEE.

Ali Fassi Fihri, DG de l'ONEE. . DR

L'Office national de l’électricité et de l’eau potable est dans une situation financière délicate. Le poids de sa caisse interne de retraite, une tarification qui peut s'avérer moins chère que le coût de revient et une dette de plus de 56 milliards en font l'établissement public le plus fragile.

Le 28/06/2016 à 15h09

Les magistrats de la Cour des comptes n’y vont pas par quatre chemins pour qualifier de très inquiétante la situation de l’Office national de l’éléctricité et de l’eau potable.

L’ONEE est en effet considéré par la Cour dans le rapport publié la semaine écoulée comme ”l’établissement public le plus fragile financièrement”.

En fait, ce n’est là qu’une conclusion de l’analyse faite par les magistrats et qui a permis de relever que le poids de sa caisse interne de retraite constitue une menace pour l’Office.

En effet, le contrat-programme signé avec l’Etat ne règle pas le problème du lourd passif que représente la caisse interne de retraite, ni celui des besoins nécessaires à son externalisation, estimés à près de 20 milliards de DH.

La Cour des comptes pointe également du doigt la tarification imposée par l’Etat et qui n’est pas compensée si le coût de revient supporté par l’ONEE était plus cher.

A l’instar d’autres entreprises publiques, l’ONEE traine également un lourd passif. Sa dette est en effet évaluée à 56,8 milliards de DH.

Pour ne rien arranger, le rapport de la Cour des comptes souligne que la situation financière de l’ONEE est aussi rendue difficile par le non-respect par l’Etat de l’engagement d’appui direct forfaitaire prévu dans le contrat- programme au titre de l’année 2014. Seul 1,61 milliards de DH ont réellement été versés au lieu de 2,82 milliards de DH.

Les difficultés en matière de recouvrement des créances sont également une problématique impactant les finances de l’Office. Ce dernier a en effet toujours autant de mal à récupérer ses créances des ex-régies de distribution, des communes et des administrations.

Il est par ailleurs à noter que les magistrats ont relevé que le ministère de l’énergie et des mines, censé élaborer et suivre la mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière d’énergie électrique, se limite à l’élaboration de la réglementation et ne s’implique pas comme il le faudrait dans la conception des stratégies en la matière.

Par Younès Tantaoui
Le 28/06/2016 à 15h09