Marine marchande: flou autour d'un changement de directeur

Aziz Rebbah, ministre de l'Energie, des mines et du développement durable.

Aziz Rebbah, ministre de l'Energie, des mines et du développement durable. . DR

La direction de la Marine marchande a un nouveau directeur, par intérim, depuis le début de la semaine dernière. Si ce changement était réclamé depuis de longs mois par les professionnels du secteur, son timing en a surpris plus d'un.

Le 07/07/2016 à 13h35

C’est une décision qui en a réjoui certes plus d’un dans le domaine maritime, mais il n’en demeure pas moins qu’elle a, ausi, surpris beaucoup de monde.

Depuis lundi dernier, la direction de la Marine marchande relevant du ministère de l’Equipement, du transport et de la logistique est gérée, par intérim, par Hamid Chawki, en remplacement de Mohamed Réda Chakor qui n’aura finalement passé que 18 mois à ce poste.

Pour beaucoup de professionnels, ce changement est salutaire pour le secteur tant l’ancien directeur ne faisait pas l’unanimité. Il est vrai qu’à sa nomination en janvier 2015, la communauté maritime s’était réjouie de l'arrivée d’un profil pointu, mais au fil des mois, les protestations contre sa gestion s’étaient multipliées.

Le360 rapportait déjà en mars dernier que la tension était montée à son summum entre l’Association marocaine des officiers de la marine marchande (AMOMM) et l’ancien directeur. Les officiers de la Marine marchande avaient en effet écrit au département de tutelle pour dénoncer la décision de recourir à un cabinet international de certification des navires au lieu des cadres marocains qui,jusque-là, assuraient cette mission.

Plusieurs autres sujets avaient également rendu la relation plus tendue entre la direction de la Marine marchande et les professionnels.

Cependant, au vu du mutisme du ministre de l’Equipement, du transport et de la logistique qui a suivi ces protestations, une partie des «gens de la mer» ont fini par croire que l’ancien directeur jouissait d’une confiance aveugle de la part de sa tutelle.

C’est ce qui rend aujourd’hui son remplacement quelque peu surprenant aux yeux des professionnels du secteur maritime, surtout qu’aucune communication officielle n’est venue en expliquer les raisons. Ceci laisse place à des spéculations dont certaines renvoient à un possible lien avec les procédures d'obtention des autorisations pour que le premier navire de la nouvelle compagnie maritime, Africa Morocco Link, arbore le pavillon national.

Par Younès Tantaoui
Le 07/07/2016 à 13h35