Marrakech: voici comment des experts expliquent les enjeux de l'agriculture durable

DR

En marge de la 44e réunion de la Banque Islamique de Développement un panel d'experts en agriculture durable se sont retrouvés hier, samedi 6 avril. Comment développer durablement l'agriculture dans les pays membres de la BID? Quels en sont les enjeux? Eléments de réponse.

Le 07/04/2019 à 17h12

Les experts qui ont formé ce panel ont avant tout évoqué les avantages qu'une agriculture durable peut tirer des «plantes du futur» dont le quinoa. Cette plante originaire du Pérou, de la Bolivie et du Chili est aujourd'hui cultivée au Maroc avec un rendement bien supérieur comparativement à celui de son pays d’origine, a souligné un expert: en Amérique Latine, une récolte qualifiée "d'excellente" ne dépasse pas 2 tonnes par hectare. Au Maroc, le rendement par hectares avoisine 3,9 tonnes. D’ailleurs, le quinoa, produit sans gluten, suscite un véritable engouement dans le royaume, soulignent ces experts, puisque cette plante est aujourd'hui cultivée dans pas moins de trois régions du royaume. 

Hajbouha Zoubeir, présidente de la fondation Phousboucraa, de l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), a indiqué qu'«au Maroc, Phosboucraa aide les femmes du sud en les formant a s’adapter à cette plante du futur. Le programme de la fondation, dédié à la protection de l’écosystème innove en formant les femmes à produire une semoule pour couscous composée de 6 céréales, dont le quinoa». Hajbouha Zoubeir a également ajouté que ce couscous multi-céréales est aujourd'hui «produit dans des coopératives qui connaissent un franc succès dans tout le sud du royaume, la semoule [de couscous] à base de six céréales, dont le quinoa est présente dans les marchés solidaires». De son côté, Ismahane Elouafi, directrice générale de l’International Center for Biosaline agriculture (ICBA), un centre de recherche et de développement agricole international à but non lucratif, a affirmé, interrogée par Le360, que son organisme suivait actuellement trois projets dans le royaume: «à Ben Guerir, nous développons cette plante du futur, le quinoa, grâce à un financement canadien ainsi qu'à celui de l’Université Mohammed VI».

«Dans la ville de Youssoufia, nous développons des fermes modèles avec l’appui de l’OCP, c’est ainsi, que nous allons développer des plantes alternatives » a-t-elle poursuivi, avant de préciser qu'à Laâyoune, dans le sud du Maroc, un partenariat avec la fondation Phosboucraa a permis la mise en place de nouvelles aires d'agriculture durable, dans lesquelles «de nouvelles plantes constitueront sans nul doute notre alimentation dans les temps à venir».

Sur les 57 Etats membres de la banque islamique de développement (BID), l’agriculture représente pour 18 Etats membres, 90% de leurs revenus. Pour d’autres pays, cette activité équivaut à un tiers du PIB.  Enfin, 29 pays membres de la Banque islamique de développement se trouvent actuellement dans une situation de vulnérabilité dans le domaine agricole.

Par Karim Ben Amar
Le 07/04/2019 à 17h12