Melilla-Beni Ensar: ce qui va changer après l’interdiction de passage des conteneurs

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A l’instar de Bab Sebta, la situation au poste frontalier de Beni Ensar se normalise suite à l’interdiction de passage des marchandises chargées à bord de porte-conteneurs. Objectif: développer l’activité commerciale du port de Nador et promouvoir l’investissement dans la région de l’Oriental.

Le 14/08/2018 à 15h10

Il est désormais strictement interdit de faire passer des porte-conteneurs par le poste frontalier de Beni Ensar entre Nador et la ville occupée de Melilla. Ce point de passage ne sera plus ouvert aux marchandises commerciales, emboîtant ainsi le pas au poste frontalier de Bab Sebta.

En effet, les autorités marocaines ont décidé de cesser toute tolérance vis-à-vis des conteneurs qui, depuis longtemps, une fois déposés au port de Melilla, étaient acheminés via Beni Ensar pour ensuite être dédouanés au port de Nador.

Suite à la nouvelle mesure, entrée en vigueur le 31 juillet dernier, seules les marchandises commerciales qui débarqueront au port de Nador feront l’objet d’un dédouanement à l’importation auprès du bureau de la douane au port de Beni Ensar.

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La nouvelle mesure revêt d’abord un caractère sécuritaire, dans la mesure où elle va permettre d’éviter l’escorte des porte-conteneurs qui présentent un réel danger pour les personnes et les véhicules transitant par le poste de Beni Ensar, explique un responsable à l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII).

Le timing choisi pour opérer ce changement n’est pas du tout fortuit. «La décision a été prise en concertation avec les opérateurs économiques qui se souciaient de l’absence de lignes maritimes desservant le port de Nador. Plusieurs compagnies ont depuis été approchées. Une nouvelle ligne a finalement été ouverte avec une première escale opérée il y a une semaine », souligne la même source. La réservation du transport maritime peut ainsi être faite directement vers le port de Nador, une première pour les opérateurs de la région de l’Oriental.

Certains médias, notamment espagnols, laissent entendre que le Maroc aurait instauré un régime de réduction de l’ordre de 30% des droits de douane pour les marchandises transitant par le port de Nador. Interrogé à ce sujet, notre source à l’administration des douanes a démenti catégoriquement ces allégations, rappelant que toute modification touchant les tarifs douaniers relève de la loi.

L’interdiction des opérations commerciales au poste frontalier de Beni Ansar va-t-elle sérieusement impacter l’activité économique du préside occupé de Melilla comme certains ont tendance à le croire en écoutant les propos alarmistes de son maire, Juan José Imbroda? Ce dernier a déclaré lundi aux médias espagnols que les pertes de Melilla suite à la décision marocaine devraient atteindre 100 millions d’euros. Un montant sans doute exagéré, surtout si l’on sait que le premier navire commercial accostant au port de Nador, mardi 7 août, transportait à son bord à peine une vingtaine de conteneurs! Les jérémiades du maire de la ville occupée de Melilla seraient-elles une manœuvre pour arracher des subventions à Madrid? En tout cas, ses propos sont sans commune mesure avec la réalité.

Par Wadie El Mouden
Le 14/08/2018 à 15h10