Plafonnement des prix du carburant: Lahcen Daoudi dit tout

Lahcen Daoudi.

Lahcen Daoudi. . DR

Revue de presseLe plafonnement des prix des produits pétroliers n’est toujours pas en vigueur. Lahcen Daoudi estime qu’avec l’opérationnalisation du Conseil de la concurrence, il n’y a plus d’excuses, et décline sa stratégie pour le concrétiser. Les détails.

Le 18/12/2018 à 21h21

C’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. Le plafonnement des prix des produits pétroliers constitue en effet la pomme de discorde entre opérateurs et pouvoirs publics.

Ainsi, dans une interview accordée à L’Economiste dans sa livraison du jour, le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, s’est livré sur la question. Pour lui, même si personne ne voit ses bénéfices limités, il est néanmoins du devoir du gouvernement de ménager le consommateur.

«Je veux bien que les sociétés pétrolières investissent, fassent des bénéfices et paient leurs impôts. Mais si les usagers se voient subtiliser leurs moyens, cela n’est pas normal», estime le ministre, ajoutant que son objectif est de réussir à ménager les deux parties.

Il dénonce notamment le fait que les marges bénéficiaires de certaines sociétés aient presque atteint 2,13 dirhams par litre alors qu’elles n’étaient que de 70 centimes auparavant. Au sujet des raisons qui retardent ledit plafonnement, le ministre estime que le gouvernement ne pouvait rien faire dans la mesure où le plafonnement est conditionné par le Conseil de la concurrence.

«Aujourd’hui, il n’y a plus d’excuses, le conseil est mis en place et le gouvernement doit maintenant sévir», précise Lahcen Daoudi. Toutefois, il juge nécessaire d’engager d’abord un dialogue avec les compagnies avant le plafonnement des prix. «Le compromis auquel nous aspirons doit permettre au consommateur comme aux sociétés de distribution de réaliser qu’il existe des règles à respecter», confie Lahcen Daoudi, qui estime que la situation actuelle est due au fait que des sociétés de distribution n’ont pas joué le jeu.

«Mais je pense qu’il y a une maturité maintenant. Nous allons nous soumettre à la loi et la sanction sera très lourde. L’amende peut aller jusqu’à 300.000 dirhams. S’il y a récidive, il faudra encore payer», prévient le ministre des Affaires générales et de la gouvernance.

«La libéralisation devait aboutir à la baisse des prix, or les sociétés n’ont pas joué le jeu, parce que les prix ont augmenté», déplore-t-il. Concernant les capacités de stockage, on note que le pays est maintenant à un mois et qu’il est nécessaire de passer à deux mois.

Par ailleurs, Lahcen Daoudi précise que le Registre social unique sera prêt en 2019 et qu’il mettra en place également la subvention du solaire pour les paysans afin de supprimer l’utilisation de la bonbonne de gaz dans l’agriculture. «Nous allons nous réunir avec le ministère de l’Agriculture pour lier la subvention du solaire à celle de l’irrigation au goutte-à-goutte», conclut le ministre des Affaires générales et de la gouvernance.

Par Ismail Benbaba
Le 18/12/2018 à 21h21