PLF 2017: un nouveau coup dur pour la SMT... et la tabaculture

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La SMT a été prise de court par l'amendement, proposé et adopté à la dernière minute à la Chambre des représentants, relevant la TIC sur le tabac brun. Deux marques produites localement vont en être impactées, laissant planer des risques d'arrêt pour l'usine et sur la filière de tabaculture.

Le 16/05/2017 à 10h03

C’est un amendement, proposé à la dernière minute et adopté au sein de la première chambre du Parlement, qui risque bien de faire couler de l’encre durant la deuxième phase de discussion du projet de loi de finances à la Chambre des conseillers.

Celui-ci concerne le secteur des tabacs et prévoit d’aligner la taxe intérieure de consommation appliquée aux cigarettes à base de tabac brun sur celles à base de tabacs jaunes.

S’il est maintenu dans la dernière version de la loi de finances, cet amendement aura, selon des sources professionnelles, une conséquence directe sur les prix de commercialisation de deux marques de cigarettes populaires, à savoir «Casa» et «Olympic».

Tel qu’il est proposé, l’alignement de la TIC s’étalera sur la période 2017-2020, portant ainsi les prix de deux marques de 11 et 13 DH actuellement, à 15 DH et 17 DH dès juin 2017, puis à 17,5 DH en 2018 avant d’atteindre les 20 DH en 2019.

Bien entendu, une pareille hausse pour des marques consommées principalement par des populations à faible revenu aura une conséquence directe sur leur vente et les craintes de voir ces consommateurs les délester au profit des cigarettes de contrebandes sont bien réelles.

Une telle situation aura également un impact direct sur les revenus de la Société marocaine des tabacs qui les commercialise, le deuxième du genre en quelques années, après que l’autre marque autrefois populaire de la société, Marquise, a subi le même sort.

Pire encore, les deux marques en question sont produites localement et sont un élément clé de la chaine de valeur de la tabaculture, une activité qui fait vivre plusieurs milliers de personnes dans le milieu rural. A titre d’illustration, sur les cinq dernières années, ce serait plus de 215 millions de DH de tabacs qui auraient été achetés auprès de la filière nationale pour alimenter l’unité de production de la SMT. Une perte de compétitivité des deux marques «Casa» et «Olympic» à cause de la pression fiscale laisserait naitre des risques de fermeture de l’unité de production de la société qui emploie 1200 personnes directement et 25.000 indirectement. D’ailleurs, c’est là une menace qui a souvent été brandie par la société lorsque des décisions fiscales de ce genre sont prises à son encontre, mais cette fois-ci, l’option est plus que jamais envisageable.

Par Younès Tantaoui
Le 16/05/2017 à 10h03