Pourquoi les banques ne financent-elles pas le solaire et l’éolien?

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Revue de presseKiosque360. Elles s’étaient montrées enthousiastes quant aux énergies renouvelables, mais se sont finalement montrées très discrètes lorsqu’il a fallu mettre la main à la poche. Les raisons d’une discrétion qui ne devrait d’ailleurs pas durer.

Le 17/07/2015 à 01h12

Il y a quelques années, plusieurs banques marocaines n’avaient pas hésité à afficher leur désir de soutenir financièrement les chantiers concernant les énergies renouvelables, notamment les plans solaires et éoliens. Depuis, pourtant, les financements ont été bouclés et force est de constater que les banques locales sont absentes des consortiums, du moins au plus haut niveau, souligne La Vie Eco dans son édition du 16 au 23 juillet.

A titre d’exemple, les 23 milliards de DH nécessaires aux trois premières phases de la centrale solaire NOOR Ouarzazate viennent uniquement des traditionnels bailleurs de fonds internationaux du royaume, tels que l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque mondiale ou encore la Banque africaine de développement. Idem du côté du projet éolien de l’ONEE, soutenu par des crédits concessionnels contractés auprès de ces mêmes bailleurs de fonds pour un montant d’environ 15 milliards de DH.

Principales raisons de la «timidité» des banques? La difficulté pour les banques commerciales, qu’elles soient locales ou internationales, d’octroyer des prêts de longue maturité lorsqu’il s’agit de technologies complexes, pas forcément stables (du moins pour l’instant) ni rentables, même si le potentiel marocain a les moyens, à terme, de dissiper tous les doutes.

Cela dit, si les banques se sont montrées discrètes sur le volet des apports de fonds, elles participent malgré tout à d’autres niveaux, notamment via la domiciliation des comptes, le transfert des devises ou encore le financement des prestataires sous-traitants. Mieux, les banques n’hésitent pas à accompagner des projets de moindre envergure, notamment dans le cadre de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables et au Mécanisme de financement pour l’énergie durable au Maroc auquel participe la BMCE Bank et qui est à l’étude du côté d’Attijari (AWB). Par ailleurs, les banques pourraient bien s’impliquer davantage dans les prochaines phases du projet NOOR. Leurs promesses se limiteront-elles encore à des vœux pieux? A suivre …

Par Sanae El Asrawi
Le 17/07/2015 à 01h12