Quantités, ports de débarquement, primes... Tout sur les importations de blé du Maroc pour la campagne 2022-2023

Une récolte de blé.

Pour sécuriser son stock de blé dans ce contexte d’incertitudes sur le marché international depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, le Maroc a mis en place des mesures incitatives pour faciliter les importations de cette céréale durant la campagne 2022-2023. Résultat: d’importantes cargaisons ont été débarquées dans les ports marocains. Détails.

Le 17/07/2023 à 15h29

Le Maroc devrait atteindre une production de 55 millions de quintaux de céréales au titre de la campagne agricole 2022-2023. C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, le 14 juillet à Casablanca, lors d’une conférence de presse sur la sécurité et la souveraineté alimentaire au Maroc.

Le Royaume fera ainsi mieux que lors de la récolte 2021-2022 avec ses 34 millions de quintaux, même si on est encore très loin des 103,2 millions de quintaux de 2020-2021. D’où la nécessité de combler ce déficit causé par la sécheresse. Le Maroc a pris les devants dans ce sens, en encourageant les importations, notamment celles de blé.

Ainsi, 5.185.371 tonnes de blé tendre ont été acheminées dans les ports marocains entre le 1er juin 2022 et le 31 mai 2023, selon les chiffres de la Fédération nationale des négociants en céréales et en légumineuses (FNCL).

Au niveau des pays de provenance, la France conserve sa place de premier fournisseur du Royaume avec plus d’1 million de tonnes durant le premier semestre 2023, devant l’Allemagne (758.908 tonnes) et la Pologne (156.104 tonnes).

Plus de la moitié des cargaisons ont été débarquées au port de Casablanca (2.820.237 tonnes), suivi de celui de Jorf Lasfar (1.166.295 tonnes), d’Agadir (596.391 tonnes), de Nador (345.953 tonnes), de Safi (140.611 tonnes) et de Tanger Med (115.885 tonnes).

Source: Fédération nationale des négociants en céréales et en légumineuses (FNCL).

Quand on s’intéresse aux importations de blé tendre lors de la précédente campagne (plus de 3,3 millions de tonnes), on constate une hausse de 55% par rapport à la campagne 2021-2022. D’après une source autorisée à la FNCL, «cette importante hausse des approvisionnements s’explique par le souci de prendre des précautions face au risque de pénurie de blé causé par la guerre russo-ukrainienne».

Pour encourager les importations de blé, les autorités ont mis en place des mesures incitatives. D’abord, une modification du régime de restitution pour encourager les importations de cette céréale depuis la mer Noire, notamment de la Russie et de l’Ukraine, depuis le 8 mars dernier.

Plus de 4 milliards de dirhams de primes

Ensuite, il a été procédé à l’instauration d’une prime forfaitaire en faveur des importations de blé tendre en provenance de la Russie, de l’Ukraine, de la France, de l’Allemagne, de l’Argentine et des Etats-Unis entre le 1er juillet et le 30 septembre 2023.

Cette restitution consiste à payer la différence entre le prix du blé importé et le prix d’importation de référence de 270 dirhams par quintal. Objectif: encourager l’importation de 2,5 millions de tonnes. Les opérations sont supervisées par l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL).

D’après la FNCL, ces primes forfaitaires ont atteint plus de 4,3 milliards de dirhams à fin mai 2023. Elles sont notamment passées de 258,49 de dirhams par quintal en juin 2022 à 53,53 dirhams par quintal en mai 2023. «Ce système de restitution ne sera pas reconduit au delà du 30 septembre, les pouvoirs publics faisant le pari que les stocks seront suffisants à cette date, et que les cours internationaux auront retrouvé leur niveau habituel», assure notre source.

Par Elimane Sembène
Le 17/07/2023 à 15h29