Quelles sont les raisons à l'origine de l'envolée du prix des œufs? Les explications de la fédération de cette filière

Dans les marchés, le prix des œufs auprès des détaillants a sensiblement augmenté, atteignant 1,30 DH la pièce, en cette fin du mois de mars.

Dans les marchés, le prix des œufs auprès des détaillants a sensiblement augmenté, atteignant 1,30 DH la pièce, en cette fin du mois de mars. . DR

A l’approche du mois sacré du ramadan, le prix des œufs auprès des détaillants a sensiblement augmenté, atteignant 1,30 DH la pièce. La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) attribue cette augmentation à une forte demande sur le marché et à l’envolée des coûts de production. Explications.

Le 27/03/2022 à 10h40

Après les fruits et légumes, voilà que le prix d’un autre aliment parmi les plus prisés par les Marocains, connaît une hausse significative. Les œufs ont, depuis plusieurs jours, a augmenté de quelques centimes, allant jusqu’à 1,30 ou 1,40 dirham l'unité.

Une hausse qui s'explique essentiellement par l'habituelle forte demande sur ce produit à l’approche du mois sacré du ramadan. Les œufs durs sont en effet, pour la majorité des familles marocaines, indispensable à la table du ftour.

D'ailleurs, c’est ce que confirme Chaouki Jerrari, directeur de le Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), contacté par Le360, qui explique que «c’est une envolée qui est tout à fait naturelle, pour l’occasion. Les mois de chaâbane et de ramadan sont habituellement des mois de forte consommation d'œufs. La très forte augmentation de la demande pendant cette période justifie en partie cette hausse des prix».

«Les tarifs des produits avicoles ont généralement augmenté, que ce soit l’œuf ou la viande de volaille. Leurs prix sont établis en fonction de l’offre et la demande. Lorsque la demande est excessivement élevée, le prix augmente», explique-t-il aussi. 

Toutefois, cette année s'avère particulière, puisqu'une nouvelle variable vient s'ajouter à la détermination des prix des œufs. Il s'agit de l'envolée des matières premières à l'échelle internationale qui, tout logiquement, a eu un impact non négligeable sur le coût de revient des producteurs.

«Les éleveurs ne dégagent pas une marge excessivement élevée. Le prix de revient a augmenté, compte tenu du prix des matières premières essentielles pour l’alimentation des volailles, du fait de leur renchérissement à l’international. Les coûts de production ont à leur tour été revus en hausse, de presque 40%. C’est le cas du maïs et du soja qui sont pratiquement importés à 100% pour couvrir les besoins du pays», fait savoir le directeur de la FISA, selon lequel «ces matières premières sont essentiellement importées par bateau. D’ailleurs, le tarif du fret maritime a explosé depuis une année, voir plus. Il est 3 ou 4 fois plus cher que ce qu’il n’était. Ce sont donc des coûts supplémentaires pour les éleveurs».

Mais ce n’est pas tout. Cette variation trouve également son origine dans le calibre des œufs (gros, moyen ou petit), ainsi que dans la marge de bénéfice fixée par chaque vendeur, laquelle dépend entre autres des charges et coûts supportés par celui-ci.

De plus, si le prix de départ de l’œuf, dans son site de production, à la ferme, est généralement fixé entre 0.90 et 1 dirham, les intermédiaires que sont les vendeurs au marché de gros ajoutent à leur tour quelques centimes, soit le montant de leur marge.

Ainsi, «il faut prendre en considération que le prix départ ferme et non celui de la consommation. Aujourd’hui, le prix départ ferme se situe autour d’un dirham pour les œufs de gros calibre, alors que pour les œufs de moyens et petits calibres, le prix tourne autour 0.90 ou 0.95 dirham», indique cet interlocuteur. 

Pour Chaouki Jerrari, le prix à la consommation est un prix qui est libre. «La seule obligation qui incombe aux vendeurs est celle d’afficher le prix de vente, mais ces derniers peuvent vendre aux prix qu’ils veulent», conclut-il.

Par Yousra Adli
Le 27/03/2022 à 10h40