Ramed: du retard et des fraudes

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Revue de presseKiosque360. Le renouvellement des cartes des bénéficiaires tourne actuellement au ralenti. En cause, de trop nombreuses fraudes qui poussent les autorités à redoubler d'attention quant aux critères d'éligibilité. Les professionnels de la santé, quant à eux, demandent des ajustements. Les détails.

Le 11/03/2016 à 02h07

En ce moment, les bénéficiaires du Ramed sont censés procéder au renouvellement de leurs cartes, arrivées à expiration en décembre 2015. Une opération qui, selon la loi, doit être effectuée tous les deux ans. Seulement, selon La Vie Eco dans son édition du 11 mars, la cadence serait un peu lente en raison de divers abus constatés depuis la généralisation du régime, en 2012. Les critères d'éligibilité sont donc désormais scrutés à la loupe, même si, pour les cas d'urgence, la prise en charge des patients se poursuit normalement sur la base du récépissé de dépôt.

Cela dit, cette précaution est totalement justifiée. En effet, les abus peuvent compromettre le système dont le poids financier est lourd pour tous les hôpitaux. Par exemple, l'hôpital régional de Moulay Youssef, à Casablanca, a traité 5.938.160 bénéficiaires du Ramed en 2015, soit 71% de ses patients. Sur un budget global de 10 MDH, il facture annuellement 7,5 à 8 MDH au titre du Ramed, et ce hors médicaments. Aucun versement n'a encore été opéré par le ministère de la Santé. Le remboursement sera effectué, mais le retard perturbe l'exécution de certains investissements relatifs à l'amélioration des prestations. D'ailleurs, avec la prise en charge gratuite des ramédistes, les recettes provenant de la radiologie, des certificats médicaux légaux et des analyses biologiques sont tombées de 5,7 à 2,5 millions DH depuis 2010.

Là encore, selon les responsables de cet hôpital, des ajustements semblent nécessaires. Dans 90% des cas, les échographies sont effectuées alors qu'elles sont inutiles. Mais les patients invoquent leurs droits à bénéficier de certains examens, notamment le scanner ou des traitements lourds, onéreux et spécifiques. De là à fixer un plafond de “consommation”, il n'y a qu'un pas…

Par Sanae El Asrawi
Le 11/03/2016 à 02h07