Régions du Sud: une nette amélioration des indicateurs socio-économiques

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Les régions du Sud ont rattrapé leur retard par rapport aux autres régions du pays dans de nombreux domaines: éducation, accès aux services de base, etc. Seul hic, le taux de chômage de 24% reste très élevé. Le plan d’investissement de 77 milliards de dirhams devrait atténuer cette situation.

Le 11/11/2015 à 15h00

Quarante ans après le retour des provinces du Sud à la mère patrie, grâce à des politiques de développement et à la solidarité nationale, ces régions ont pu rattraper leur retard par rapport aux autres régions du royaume dans de nombreux domaines. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le Haut commissariat au plan (HCP) en marge des festivités du 40ème anniversaire de la Marche verte. 

Sur le plan économique, le Produit intérieur brut (PIB) des régions sahariennes a affiché une croissance annuelle moyenne de 8,9%, un niveau largement supérieur à celle de la moyenne nationale. Du coup, entre 2004 et 2014, le PIB régional par habitant de la région a dépassé celui de Rabat-Salé-Kénitra pour se situer en deuxième position derrière la région Casablanca-Settat.

Cette croissance du PIB régional s’est accompagnée d’une amélioration significative des conditions de vie des populations de la région. Quelques indicateurs en attestent. Selon le HCP, «entre 2004 et 2014, la part des ménages urbains occupant un logement de type villa, appartement ou maison marocaine moderne est passée de 77,2% à 92% (…). Plus de 93% des ménages urbains sont raccordés à un réseau public de distribution d’électricité contre 92% au niveau national, 93,7% ont accès à l’eau potable, 92,5% recourent aux services de ramassage des déchets ménagers fournis par les communes et 73,3% au réseau public d’égouts pour l’évacuation des eaux usées».

A noter que le taux d’urbanisation au niveau de la région est l’un des plus importants du royaume. Celui-ci est passé de 70% en 2004 à 77,3% en 2014 contre une moyenne de 60,3% au niveau national. Outre l’évolution démographique, cette urbanisation est favorisée par les séquelles sécuritaires.

Par ailleurs, en matière de scolarisation, les régions du Sud affichent d’excellentes performances. «Le taux brut de scolarisation des enfants âgés de 6 à 22 ans, tous niveaux confondus, est passé de 67,4% en 2004 à 81,8% en 2014 contre respectivement 56,1% et 74,9% à l’échelle nationale». A ce niveau, hormis les régions sahariennes, les meilleures performances sont à mettre sur le compte Casablanca-Settat avec 79,3% et Rabat-Salé-Kenitra avec 78,8%. Par ailleurs, l’espérance de vie scolaire définie comme la moyenne d’années d’études qu’un individu scolarisé espère passer dans le système d’enseignement-formation est passée de 11,4 années en 2004 à 13,5 années en 2014, contre 12 ans au niveau national et 12,7 ans au niveau de la région Casablanca-Rabat.

Ces performances ont été obtenues grâce notamment à la solidarité nationale au profit des régions sahariennes sous forme, d’une part, d’investissements budgétaires massifs dans les infrastructures économiques et les secteurs sociaux et, d’autre part, sous forme d’avantages fiscaux au profit des opérateurs économiques dans divers secteurs: agriculture, pêche, tourisme, etc. Pour illustrer cette solidarité, il faut noter le ratio recettes fiscales rapportées au PIB se situait en 2013 à 21,8% au niveau national contre seulement 1,1% pour les régions du Sud.

Toutefois, tout n’est pas rose. Si les régions du Sud présentent globalement de bons indicateurs sociaux, il n’en demeure pas moins qu'elles sont appelées à relever un gros défi, celui d’un chômage quasi-chronique. Selon les résultats des recensements de 2004 et 2014, le taux de chômage tourne autour de 24% au niveau des régions du Sud touchant particulièrement les jeunes diplômés. Cette situation s’expliquant essentiellement par l’absence d’industries à l’exception de Phosboucraa, et d’infrastructures touristiques à même de résorber une partie des diplômés chômeurs de la région. Cependant, la nouvelle politique intégrée initiée par le roi devrait changer la donne avec le développement d’un complexe industriel autour des phosphates et le lancement de plusieurs projets d’infrastructures et de développement.

Par Moussa Diop
Le 11/11/2015 à 15h00