Report de la hausse du Smig: l'UMT s'oppose catégoriquement à la demande de la CGEM

Miloudi Moukharik, SG de l'UMT

Miloudi Moukharik, SG de l'UMT . DR

Dans un communiqué, l’UMT s’oppose à l’idée de reporter la deuxième tranche de l’augmentation de 5% du SMIG et du SMAG (le salaire minimum pour le secteur primaire), devant prendre effet dès juillet, conformément à l'accord tripartite du 25 avril 2019, signé par l’Etat, le patronat et les syndicats.

Le 31/07/2020 à 12h49

L'UMT estime qu'il s'agit là d'un faux débat et s'oppose catégoriquement à l'idée du report de l'augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du Salaire minimum agricole garanti (SMAG).

Voici les arguments avancés par la centrale syndicale, dans un communiqué diffusé hier, jeudi 30 juillet 2020.

- D'abord, il s'agit d'un engagement pris dans le cadre d'un accord conclu entre le gouvernement, les employeurs et les centrales syndicales, appuyé par un décret paru au Bulletin officiel.

- L'impact de l'application de cette augmentation est minime. 5% du SMIG équivalent à 0,67 DH/ heure, soit 128,44 DH par mois (191 heures travaillées). Partant du fait que la plupart des entreprises adoptent le SMIG horaire, l'impact est encore peu significatif.

- S'agissant du SMAG, cette augmentation est encore plus dérisoire. 5% représentent 3,83 DH par journée de 10 heures travaillées au moins.

- Une bonne partie des entreprises n'applique même pas le SMIG ou le SMAG et seulement 47% des salariés sont déclarés à la CNSS.

- L'UMT juge que l'application de la revalorisation du SMIG et du SMAG ne compromet nullement la capacité des entreprises à sauvegarder l'emploi et ce, contrairement à ce qui a été avancé par une partie du patronat. Cette position est confortée par l'avis d'éminents économistes à ce propos.

- Les études menées par le département études et recherches de l'UMT et l'avis de nombreux experts montrent que le SMIG ou le SMAG ne permettent à un salarié, chef de famille de 2 ou 3 membres, de subvenir à ses besoins les plus élémentaires que pour neuf jours au plus.

L'UMT exhorte en conséquence le gouvernement à «ne pas céder aux pressions de certains milieux, à faire respecter la loi et à l’implémentation des clauses de l'accord du 25 avril 2019 instituant une deuxième revalorisation du SMIG et du SMAG en juillet 2020».

La centrale syndicale rappelle que la loi prime, et attire l’attention de ses interlocuteurs sur le fait que nulle entité ne peut légiférer en lieu et place de l'Exécutif, qui a décrété l'application de l'augmentation du SMIG et du SMAG.

Par ailleurs, l’UMT lance un appel à l'ensemble des délégués syndicaux, aux délégués du personnel et à ses structures professionnelles, nationales et régionales, leur demandant «d'exiger l'application de la revalorisation du SMIG et du SMAG dans les entreprises et d'assurer le suivi de sa mise en œuvre».

Par Wadie El Mouden
Le 31/07/2020 à 12h49