Sept autoroutes au Maroc seront réalisées et exploitées par le privé

DR (ADM)

Le ministère de l'équipement et des transports étudie la possibilité de réaliser sept nouveaux axes autoroutiers en recourant à des partenariats avec le secteur privé. Cette orientation est justifiée par le coût faramineux que représente l'investissement dans ces infrastructures.

Le 28/03/2016 à 18h20

Comme en France ou dans d’autres pays étrangers, la réalisation et l’exploitation des autoroutes au Maroc pourraient également être confiées à des entreprises privées. Ce sera du moins le cas pour une partie du réseau autoroutier.

C’est le projet sur lequel se penche actuellement les équipes du ministère de l’équipement et des transports. L’idée avait déjà été évoquée par le passé lorsque les pouvoirs publics annonçaient leur intention de promouvoir les partenariats public-privé dans le secteur des infrastructures. Le secteur des autoroutes avait alors émergé comme un des secteurs potentiels où ce genre de partenariat pourrait voir le jour.

Aujourd’hui, le ministère de tutelle passe au concret. Selon nos informations, le département de Aziz Rabbah a déjà sélectionné une première liste d’axes autoroutiers dans la réalisation et la gestion desquels le secteur privé devrait être impliqué.

Il s’agit d’abord de la desserte de Nador à partir de l’autoroute reliant Fès à Oujda. Le projet de nouvelle liaison entre Tanger et Tetouan est également concerné, au même titre que celui de la liaison entre les bipôles Fès/Meknès et Tanger/Tetouan. 

Des études seront menées dans le même sens pour le projet du nouvel axe continental entre Rabat et Casablanca, ainsi que celui reliant Marrakech à Kelaât Sraghna. Le contournement de la ville d’Agadir et la liaison Fès-Taounat pourraient également être développés par des opérateurs privés.

Toutes ces nouvelles autoroutes devraient figurer dans le prochain programme autoroutier, dont la finalisation devrait intervenir d’ici la fin de l’année en cours. Celui-ci devrait prévoir la réalisation de plus de 1500 nouveaux kilomètres d’autoroutes, avec l’objectif d’interconnecter les différents axes actuellement opérationnels.

Mais pour se faire, les pouvoirs publics sont contraints d’innover en matière de financement. Jusque-là, c’était Autoroutes du Maroc qui se chargeait à la fois du développement du réseau et de sa gestion. Or, ceci a eu pour conséquence de faire d’ADM l’une des entreprises les plus endettées au Maroc. C’est de là que découle l’idée d’impliquer le privé pour réduire la charge de l’investissement sur le secteur public.

Reste maintenant à savoir quel sera le nouveau rôle d’ADM une fois que le secteur privé prendra le relais dans le développement des autoroutes. Va-t-elle continuer à assurer la gestion des axes opérationnels ? Peut-on envisager, à terme, sa privatisation ? Autant de questions que le prochain contrat-programme entre la société et l’Etat, et dont la signature devrait intervenir avant la fin de l’année, pourrait aborder.

Par Younès Tantaoui
Le 28/03/2016 à 18h20