Startups: pléthore de mécanismes... mais inefficaces

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Revue de presseKiosque360. Si les mécanismes pour le développement des startups sont nombreux, leur efficacité n’est pas toujours au rendez-vous. De plus, il n’existe aucune base de données exhaustive à ce jour.

Le 28/10/2019 à 22h43

Les mécanismes institutionnels dédiés à l'entrepreneuriat ne sont pas efficients. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que le programme Innov Invest porté par la Caisse centrale de garantie (CCG) est le seul vrai mécanisme structuré à avoir été mis en place. «Même si le programme Innov Invest de la CCG a introduit des outils efficaces, il reste encore des briques qui sont peu couvertes aujourd'hui, notamment sur les levées de fonds entre 1 et 5 millions de DH», écrit le journal qui estime que «l'entrepreneuriat marocain a besoin d'une vraie stratégie au niveau gouvernemental et d'un engagement fort au niveau institutionnel».

Il faut dire qu’il y a un grand manque de visibilité pour les parties prenantes en raison notamment du manque de données consolidées relatives à l'écosystème et de la quasi-inexistence de standards professionnels et éthiques. Ainsi, L’Economiste parle d’une première cartographie récemment publiée, identifie près de 150 startups innovantes ainsi que l’ensemble des acteurs clés d’accompagnement et de financement. L’objectif est de mettre en place un référentiel et des standards professionnels permettant aux startups de faire des choix qualifiés.

L’Economiste évoque un autre sujet qui fâche: «Des acteurs institutionnels marocains comme l'OCP ou la CDG déploient des initiatives en faisant appel à des prestataires de services étrangers, sans y faire participer les acteurs de l'écosystème marocain». Ce qui contribue au ralentissement de la montée en puissance des acteurs d'accompagnement marocains en réduisant leur capacité à financer leurs activités, en introduisant une nouvelle concurrence sans même une logique de transfert d'expertise. Dans ces conditions, «l’écosystème a du mal à déployer des programmes de qualité sur la durée, ce qui impacte la pérennité du business model».

Le quotidien explique que compte tenu du nombre de dispositifs d’accompagnement existants, il y a forcément des déperditions d’énergie. «S’il y avait de la cohérence et de la convergence, l’ensemble des initiatives devraient travailler de manière transversale, de manière à développer des synergies. Différents dispositifs d'incubation (OCP, CFCIM, CGEM, CDG, opérateurs télécoms…) fonctionnent en silo sans véritable synergie ni coordination, encore moins une convergence», note le journal qui assure qu’avec une approche transversale, l’écosystème peut aller encore plus loin et plus vite.

Il pourrait aussi s’élargir en termes de domaines d’expertise, d’émulation, d’originalité et de créativité. Ceci est d’autant plus important sachant qu’en termes de levées de fonds, les startups marocaines n’ont mobilisé que 3 millions de dollars US en 2018, contre plus de 50 millions en Egypte et 200 millions au Kenya.

Par Rachid Al Arbi
Le 28/10/2019 à 22h43