Stationnement: Casablancais, voilà ce que vous paierez dorénavant!

Brahim Taougar le360

Les tarifs du péage à Casablanca ont fait polémique lors de la dernière session du Conseil de la ville. Quand des élus proposent des augmentations, d'autres dénoncent l'anarchie dans la gestion de ce dossier. Qu'en est-il réellement?

Le 05/02/2016 à 14h24

Augmenteront-ils ou n’augmenteront-ils pas? Les tarifs du péage à Casablanca ont fait polémique lors de la dernière session du Conseil de la ville. En cause, une intervention de l’un des vice-présidents du maire, le PJDiste Mustapha Lhaya, qui appelait à une augmentation des tarifs du péage imposé pour le stationnement à Casablanca. L’augmentation ainsi proposée est de 2 DH à 3 DH l’heure, et de 30 DH à 40 DH pour l’enlèvement du sabot.

L’un des argumentaires avancés est que cela permettrait de renforcer les ressources de la ville. Or, cette déclaration, mal accueillie par certains élus, induit à une confusion. Le tarif proposé est en effet déjà en vigueur dans les quartiers gérés depuis début 2015 par la société de développement local Casa Dev, à savoir dans la commune des Roches Noires. Selon nos informations, ce sont ces mêmes tarifs qui seront appliqués dans les nouvelles zones confiées à la SDL, comme à Maârif.

Pour les autres quartiers, notamment à Sidi Belyout qui est géré par un prestataire privé (la société espagnole PAG Parking), le tarif devrait rester le même. C’est 2 DH de l’heure et 30 DH pour le sabot et ce, conformément au contrat de concession signé avec la ville. Ce n’est qu’une fois ce contrat échu, en 2017, qu’une augmentation des tarifs pourrait être envisagée.

En effet, selon des sources au sein de la ville, les autorités n’attendraient que l’arrivée à échéance de ce contrat pour confier la gestion du stationnement dans cette zone à Casa Dev. De cette manière, la ville n’aura plus qu’un seul gestionnaire pour tous les quartiers soumis au péage, et Casa Dev pourrait aligner les tarifs sur ceux qu’elle applique déjà.

Casa Dev, bientôt seul gestionnaire

Par ailleurs, Casa Dev devrait également reprendre, à partir du début 2017, d’autres zones de stationnement à fort revenu, comme les parkings de la corniche. Il y a quelques jours, le Conseil de la ville a lancé un nouvel appel à manifestation d’intérêt pour l’exploitation de zones de stationnement à fort potentiel de revenu, comme celles avoisinant la plage d’Ain Diab, et ce jusqu’à fin 2016. Selon les explications recueillies par Le360, ces parkings resteront gérés par « des gardiens », le temps que la société Casa Dev, qui n’est, pour rappel, opérationnelle que depuis un an, soit prête à les prendre en charge.

En attendant, force est de souligner que les responsables du stationnement à Casablanca défendent corps et âme le principe du péage, même si cela déplait aux citoyens. « Il faut garder en tête qu’au-delà des ressources que cela génère pour la ville, le péage est surtout un moyen d’organiser la circulation, le stationnement et de renforcement de l’attractivité des zones d’activités commerciales», explique à Le360 une source auprès de Casa Dev. Cette dernière prend exemple sur la zone commerciale de Maârif où des commerces se plaignent de la baisse de leur activité en raison des problèmes de stationnement que rencontrent les clients potentiels.

Cette baisse qui s’est accentuée depuis la multiplication des mall et des grands centres commerciaux où le stationnement est plus aisé. « En appliquant le péage, nous renforçons le taux de rotation des véhicules, ce qui permet d’améliorer les disponibilités de places », ajoute notre source qui insiste sur le fait que « le péage est principalement destiné aux automobilistes de passage. Les habitants, les sociétés ou ceux qui y travaillent bénéficient d’offres d’abonnement accessibles ».

Au-delà de savoir si ces arguments convaincront les Casablancais, il faudrait néanmoins reconnaître qu’au vu de l’anarchie qu’imposent les gardiens de voitures dans les zones qu’ils gèrent par eux-même, parfois le péage peut s'avérer moins cher et, surtout, moins stressant pour l’automobiliste!

Par Younès Tantaoui
Le 05/02/2016 à 14h24