Transports en commun: pour les autobus, Alsa est-il le seul maître à bord?

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Revue de presseKiosque360. L'Espagnol Alsa a raflé plusieurs marchés ces dernières années au Maroc, et contrôle désormais les transports en commun en autobus dans huit grandes villes, en gestion déléguée. Alsa transporte 405 millions de passagers chaque année, générant 263 millions de DH de chiffre d’affaires.

Le 12/11/2019 à 23h10

En l’espace de seulement quelques années, la société espagnole Alsa a su s'imposer dans le royaume. ces chiffres sont éloquents: huit villes en gestion déléguée, 405 millions de passagers transportés par an (en cumul), et 263 millions de DH de chiffre d’affaires.

Des chiffres qui montrent bien le poids d’Alsa dans le secteur des transports en commun au Maroc, indique Les Inspirations Eco, qui s’intéresse à ce sujet dans sa publication de ce mercredi. Le quotidien estime qu’il s’agit là d’une vraie success-story, entamée, à l'origine, à Marrakech, et qui a su essaimer jusqu’à Tanger.

Toutefois, fait remarquer le quotidien, ce succès questionne aussi sur la dépendance du Maroc vis-à-vis d’un seul opérateur transports en commun, urbain, par autobus, pour transporter ses citoyens dans les cinq plus grandes villes du pays: Agadir, Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger. Aussi, Les Inspirations Eco se demande si nous nous trouverions face à un oligopole, dans ce marché pourtant ouvert à la concurrence depuis trois décennies. Le quotidien ajoute, en outre, que la domination des trnsports en commun par cette entreprise espagnole, à capitaux britanniques, démontre l’incapacité des acteurs marocains à réussir à tirer leur épingle du jeu.

Et Les Inspirations Eco de se demander, aussi, si les mécanismes de libéralisation de ce marché, portés par le Fonds d’accompagnement des réformes du transport urbain (FART) de la Banque mondiale, jouent-ils vraiment à plein régime.

Toutefois, pour le directeur général d’Alsa, Alberto Perez, il est erroné d'évoquer le terme d''oligopole", concernant Alsa.

«Si on [se trouvait] dans un secteur libéralisé, on pourrait évoquer la concentration, le monopole. Or notre secteur est régulé. Nous gagnons nos marchés via des appels d’offres, et ce qu’ils comportent comme arguments et engagements. On compte que sur notre capacité financière et expérience marocaine», explique ainsi Alberto Perez, interrogé par Les Inspirations Eco

Le quotidien explique aussi qu'au Maroc, la situation concurrentielle dans les transports en commun pose la question de la possibilité de l'existence d’entreprises de grande taille, celles à même de gérer les réseaux de villes moyennes, et de grandes ville du Maroc. Seuls Alsa, et son autre concurrent qu'est City Bus, ont, aujourd'hui, la capacité de prendre en charge la gestion de l'organisation de leurs transports en commun. 

Par Ismail Benbaba
Le 12/11/2019 à 23h10