Un plan de sauvetage pour les établissements publics

Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Economie et des Finances.

Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Economie et des Finances. . DR

Revue de presseKiosque360. Certains EEP se trouvent fortement impactés par la pandémie de Covid-19, en raison de l’arrêt partiel ou total de leur activité. Le Comité de veille économique vient à la rescousse.

Le 19/05/2020 à 22h36

Opération sauvetage pour les entreprises et établissements publics (EEP). Le Comité de veille économique (CVE) contre les effets du coronavirus a pris la décision de créer un fonds de garantie dédié. C’est ce qui ressort de l’intervention du ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, intervention dont Aujourd’hui le Maroc fait une synthèse dans son édition du 20 mai.

Le responsable s’exprimait devant les membres de la Chambre des conseillers, dans le cadre de la séance hebdomadaire des questions orales. Il faut dire que certains EEP se trouvent fortement impactés par la pandémie de Covid-19, en raison de l’arrêt partiel ou total de leur activité. Si le montant du nouveau fonds n’a pas été dévoilé, c’est probablement parce qu’il doit figurer dans la loi de Finances rectificative. Un projet inévitable pour le gouvernement en raison des pertes enregistrées par le Trésor durant ces deux derniers mois de confinement. Les chiffres sont, en effet, édifiants pour les quatre premiers mois de l’année en cours.

Dans le détail, les exportations enregistrent une baisse de 61,5%, tandis que les importations ont fléchi de 37,6% durant la même période. Les recettes touristiques ont suivi le même schéma au cours du mois d’avril, avec une baisse de 60%. Les transferts des MRE ont, eux, baissé de 30% en avril et de 11% sur les 4 premiers mois de l’année. Selon les données officielles disponibles actuellement, certains secteurs économiques exportateurs sont plus touchés que d'autres. C’est le cas notamment du secteur de l’automobile (-96% en avril et -86% en mars), de l’aéronautique (-81% en avril et -52% en mars), de l’électronique (-93% en avril, -51% en mars) et, enfin, du textile (-86,5% en avril et -40% en mars). Une situation qui va bien évidemment influer sur les finances publiques, qui ne sont pas dans une meilleure posture. Ainsi, les recettes du Trésor enregistrent quotidiennement une perte sèche estimée à 500 millions de dirhams, et ce depuis le début de la période de confinement dans le pays. Les pertes, pour le Trésor, pourraient atteindre plusieurs dizaines de milliards de dirhams à la fin du confinement.

Par ailleurs, les deux premiers mois de confinement vont se traduire par une perte de 6 points de croissance du PIB (produit intérieur brut). C’est l’équivalent d’une perte de 1 milliard de dirhams par jour de confinement. Et, selon l’argentier du Royaume, les pertes seraient beaucoup plus importantes sans les aides financières servies aux ménages à travers le Fonds Covid-19. Les ressources totales de ce dernier, jusqu’au lundi 18 avril, ont atteint un total de 32,7 milliards de dirhams, alors que les dépenses s’élèvent à 13,7 milliards de dirhams. La répartition des dépenses montre que 2,2 milliards de dirhams ont été alloués au secteur de la santé pour l’achat de matériel et d’équipements médicaux, tandis que 11,5 milliards de dirhams ont été orientés vers le financement des mesures prises par le Comité de veille économique.

Par Fayçal Ismaili
Le 19/05/2020 à 22h36