Une augmentation des défaillances d’entreprises attendue en 2018

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Revue de presseKiosque360. Le Maroc fait partie des pays susceptibles d'enregistrer les plus fortes hausses de défaillances d’entreprises en 2018. Le fléau qui mine ces structures reste, indéniablement, l’allongement des délais de paiements. Un problème qui tarde à se résoudre.

Le 05/03/2018 à 23h19

Les défaillances d'entreprises, au Maroc, devraient enregistrer, cette année, de fortes hausses, rapporte L’Economiste dans son édition du 6 mars. Le journal, qui interviewe Hicham Bensaid Alaoui, directeur des Risques, de l'Information, des Sinistres et du Recouvrement d'Euler Hermes Acmar, explique que, «même si de tels chiffres de défaillances d’entreprises appellent de prime abord à l’introspection, voire à une certaine appréhension, il est également possible de les considérer comme une sorte de ‘purge’ touchant certaines entités aux fondamentaux somme toute fragiles; ce qui pourrait contribuer, à terme, à assainir certains secteurs d’activité». Les principaux secteurs touchés sont «ceux de la construction et de la distribution, concentrant, selon les conclusions d’une étude d’Inforisk, respectivement 38% et 35% des entreprises défaillantes du pays». Pour ce qui est des régions, «le Grand Casablanca émarge également en tête des défaillances d’entreprises, avec plus du quart de ces dernières».

La principale raison qui pousse les entreprises à mettre la clé sous la porte est, sans conteste, «l’allongement des délais de paiements, à 1 an ou presque pour les petites structures et à tout de même 6 mois en moyenne pour les PME». Ce qui est déplorable, en particulier pour celles qui ont une gouvernance saine et de bons fondamentaux financiers.

Pour améliorer les conditions de ces sociétés, Hicham Bensaid Alaoui propose, dans les colonnes de L’Economiste, «d’implémenter une loi sur les délais de paiement suffisamment concrète et pragmatique pour être applicable sur le marché, ce qui n’était pas systématiquement le cas des textes précédents». Il ajoute qu’il serait primordial de «réellement apporter une solution efficiente au sujet des titres de paiement (et particulièrement les effets de commerce) impayés, qui ne protègent pas suffisamment les créanciers». Le directeur recommande «d’en finir avec la trop grande flexibilité octroyée à certaines formes juridiques, notamment au titre des fonds propres des SARL». Pour lui, cela «accroît le nombre de structures extrêmement vulnérables du point de vue de la flexibilité financière».

Par Rachid Al Arbi
Le 05/03/2018 à 23h19