Vidéo. Bourse: 20% du capital réservés à un partenaire stratégique étranger

Le360

La nouvelle configuration du tour de table de la Bourse de Casablanca est désormais actée. Les partenaires souhaitent redynamiser une place qui somnole depuis bientôt une décennie. London Stock Exchange Group est pressenti pour devenir un partenaire stratégique et capitalistique de l’institution.

Le 26/11/2015 à 11h00

«C’est un jour historique pour la Bourse de Casablanca qui démutualise son capital à tous les intervenants du marché», a d’emblée souligné Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca. A travers cette opération d’ouverture du capital de la Bourse de Casablanca à ses partenaires, plusieurs objectifs sont visés.

D’abord, élargir le tour de table à l’ensemble des intervenants du marché (cf. répartition du capital ci-dessous). Ensuite, cette opération de démutualisation est censée améliorer la gouvernance de l’entreprise et le processus de prise de décisions. Outre l’élargissement du Conseil d’administration de la Bourse aux nouveaux actionnaires, deux administrateurs indépendants feront partie de cet organe. «Notre souhait est qu’il y ait un administrateur indépendant venant d’Afrique subsaharienne», a annoncé le patron de la Bourse de Casablanca. Par ailleurs, cette opération entre dans le cadre d’un projet de construction d’une organisation intégrée à l’ensemble de l’infrastructure de marché.

LSEG ou la BERDDe même, elle devrait favoriser les alliances stratégiques à même de donner un nouveau souffle à la place. Dans ce cadre, comme l’a bien souligné Mohamed Boussaïd, ministre de l’Economie et des Finances, «la CDG va détenir 25% du capital de la Bourse de Casablanca dans sa nouvelle configuration. Toutefois, celle-ci n'en conservera que 5%, les 20% autres devant être cédés à un partenaire stratégique international».

Si le ministre n’a pas mentionné explicitement le nom de ce nouveau partenaire, les observateurs pensent surtout à London Stock Exchange Group (LSEG) qui est déjà partenaire de la place casablancaise via la plateforme de cotation électronique et qui l’accompagne également dans le processus de mise en place d’un compartiment dédié aux PME. Outre LSEG, la BERD aussi avait montré un intérêt à rejoindre le tour de table de la Bourse de Casablanca. Enfin, cette démutualisation devrait favoriser la mise en place d’une nouvelle génération de réformes (mise en place d’une chambre de compensation) et d’instruments financiers (marché à terme).

Bref, «cette démutualisation vise à consolider l’objectif d’ériger la place financière de Casablanca en hub financier intégré dans son espace régional et capable de répondre aux besoins des émetteurs et des investisseurs, notamment africains», a souligné le ministre. C’est pour cette raison que Casablanca Finance City Authority (CFCA) prend place naturellement dans le tour de table de la Bourse de Casablanca à hauteur de 5%.

En ce qui concerne le processus de démutualisation, le CDVM va proposer d’ici le 15 décembre 2015 une valorisation de la Bourse de Casablanca, nécessaire pour les augmentations de capital prévues au 31 décembre prochain pour les nouveaux actionnaires.

La liquidité comme handicapReste à savoir si cette opération de démutualisation va réellement contribuer à la redynamisation du marché boursier. Comme l’a reconnu Hajji, «le problème capital de la Bourse de Casablanca reste celui de la liquidité de la place et qui affecte sa compétitivité». En effet, si la Bourse de Casablanca est la troisième place du continent en termes de capitalisation et la deuxième en prenant comme référence le rapport capitalisation/PIB, elle ne se classe qu’au cinquième rang africain en termes de liquidité. Or, le niveau de liquidité est déterminant concernant l'attractivité d’une place.

Et pour remédier à cette situation, souligne le directeur général de la Bourse, il faut agir sur un certain nombre de leviers: augmenter le nombre de sociétés cotées au niveau de la corbeille casablancaise en y attirant notamment les établissements publiques, rehausser la masse des investisseurs, introduire de nouveaux instruments financiers, etc.

Tout un programme quand on sait que le nombre de sociétés cotées au niveau de la place est presque resté identique depuis bientôt huit ans! Les sorties et radiations étant autant nombreuses que les introductions en Bourse sur la période.

Configuration du nouveau tour de table de la Bourse de Casablanca : - Banques 39%Attijariwafa bank 8%BCP 8%BMCE Bank 8%CDM 3%CAM 3%BMCI 3%SGM 3%CIH 3%- CDG 25%- Sociétés de bourse 20%- Compagnies d’assurances 11%- CFCA 5%

Par Moussa Diop et Khalil Essalak
Le 26/11/2015 à 11h00