Vidéo. Casablanca: le cri de détresse des propriétaires de bureaux de change

Le360

Faute de voyages, de touristes et d'arrivée de MRE, l’activité des bureaux de changes agonise. Pour s’en sortir, leurs propriétaires réclament la possibilité d’exercer d’autres activités, comme le transfert d’argent ou le paiement de factures.

Le 08/10/2020 à 13h50

L’activité des propriétaires de bureaux de change a été sévèrement impactée par les effets de la pandémie du coronavirus. Abdellah, qui dirige un bureau de change à Casablanca, indique ainsi que son activité a baissé de plus de 90% depuis le début de la crise sanitaire, et les clients sont très rares.

«Sur toute une journée de travail, nous recevons un client, voire deux au maximum. Certains jours, aucun client ne franchit la porte de la boutique», déplore-t-il.

Son activité étant en chute libre, Abdellah a été contraint de se séparer de trois de ses salariés. «Nos charges ne sont pas couvertes avec ce qu’il nous reste d’activité», explique-t-il, ajoutant que si la situation venait à se prolonger, il serait dans l’obligation de licencier d’autres salariés.

«Nos transactions sont au point mort depuis 7 mois», souligne de son côté Anouar, un autre gérant d’un bureau de change dans la capitale économique. «L’absence des Marocains résidents à l’étranger (MRE) cet été et l’arrêt des vols commerciaux ont profondément affecté notre activité», dit-il.

Parmi les 740 bureaux de change que compte le Royaume, plusieurs d’entre eux ont été contraints de mettre la clé sous la porte faute de revenus. Comme Abdellah, Anouar a lui aussi été obligé de se séparer de salariés: «nous avons bénéficié de l’indemnité CNSS pendant 3 mois, jusqu’en juillet. Mais après, vu nos charges élevées, nous avons été contraints de tailler dans nos effectifs», explique-t-il.

Aujourd’hui, les propriétaires de bureaux de change demandent aux autorités compétentes de leur donner la possibilité de diversifier leur activité. «Nous avons une activité unique et nous n’avons pas le droit d’en avoir d’autres. Nous souhaitons pouvoir exercer d'autres activités, comme celle du transfert d’argent», souligne Anouar.

Pour Abdellah, la diversification des activités des bureaux de change, comme c’est le cas dans beaucoup de pays dans le monde, est une question de survie. «L’Office des changes est au courant de nos difficultés. Il nous a écoutés, et se dit ouvert au fait que nous puissions exercer d’autres activités, telles que le transfert de cash», fait-il savoir. Mais, ajoute-t-il, «les sociétés de transferts de cash ont exercé une forte pression pour que nous ne puissions pas avoir cette possibilité».

Par Amine Lamkhaida et Said Bouchrit
Le 08/10/2020 à 13h50