Vidéo. Généralisation de la couverture sociale: combien la réforme va-t-elle coûter à l'État?

khalil Essalak

Le 04/08/2020 à 13h58

VidéoInterrogé par Le360 sur le coût de la réforme, le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, a indiqué que la généralisation des 4 composantes de la couverture sociale (AMO, AF, retraite, IPE) devrait mobiliser un budget additionnel annuel de 10 à 15 milliards de dirhams.

Dans son discours du Trône, le roi Mohammed VI a appelé à lancer un processus de généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains, et ce au cours des cinq prochaines années. Le souverain a incité le gouvernement à ouvrir un dialogue social constructif avec le patronat et les syndicats afin d’élaborer une vision pragmatique globale, incluant le calendrier de la réforme, le cadre légal et les options de financement.

Lors d’un point de presse, organisé mardi 4 août 2020 à Rabat, le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, a révélé que le déploiement de la réforme des quatre composantes de la couverture sociale se fera en deux phases. La première, de 2021 à 2023, sera consacrée à la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et des Allocations familiales (AF). S’en suivra une deuxième phase, 2024-2025, au cours de laquelle le gouvernement s’attellera à déployer la généralisation de la retraite et de l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE).

Le ministre des Finances a estimé que le "gap" à supporter par l’Etat entre la prise en charge des quatre composantes de la couverture sociale (AMO, AF, retraite, Indemnité pour IPE) et le budget alloué aux programmes sociaux (Tayssir, Daam, etc.) avoisinerait 10 à 15 milliards de dirhams chaque année.

S’agissant de la première phase consacrée à la généralisation de l’AMO, le gouvernement est en train d’évaluer l’impact financier de ce dispositif pour pouvoir le programmer dans le projet de loi de finances 2021.

Afin de réussir cette réforme d’envergure, a insisté Benchaâboun, il est impératif de mettre en place des mesures préalables et d’accompagnement qui concernent notamment:

- La refonte du cadre législatif et réglementaire;

- La mise à niveau des structures hospitalières et l’organisation de la filière de soins;

- La réforme des systèmes et programmes sociaux déjà en place, notamment à travers l’opérationnalisation du Registre social unifié (RSU);

- La réforme de la gouvernance du système de protection sociale.

- La réforme fiscale relative à l’instauration de la Contribution professionnelle unique (CPU).

Par Wadie El Mouden et Khalil Essalak
Le 04/08/2020 à 13h58