Vidéo. Que changera la flexibilité des changes pour notre économie?

Le360

Le 11/05/2017 à 15h03

VidéoLe Maroc s’apprête à franchir un cap stratégique en entamant dès le 2e semestre 2017 le passage progressif vers un régime de change flexible. La BCP a lancé dans ce sens un cycle de conférences vulgarisant les outils nécessaires à la bonne gestion des risques liés au nouveau régime de change.

Depuis lundi 8 mai, une caravane initiée par la Banque des marchés et des capitaux de la Banque centrale populaire sillonne les principales villes du royaume avec un cycle de conférences «Cap Market» dédié à la refonte du régime de change. L’objectif est de présenter aux centaines de partenaires et clients de la Banque populaire et ce, dans les différentes régions du pays, les outils nécessaires à la bonne gestion des risques liés au nouveau régime que le Maroc s’apprête à introduire progressivement à partir du deuxième semestre 2017.

L’établissement banquier a mobilisé ses experts afin d’expliciter le «nouveau marché des changes au Maroc: entre flexibilité du régime et nouvelle instruction des changes».

A Agadir, le 8 mai, en plus des experts de la BCP, la rencontre a été animée par les participations de Driss Bencheikh, secrétaire général à l’Office des changes et de Mounir Razki, directeur des opérations monétaires et de changes à Bank Al-Maghrib.

A Casablanca, le 10 mai, le panel était tout aussi étoffé, avec notamment la présence de Hassan Boulaknadel, directeur général de l'Office des changes.

Le Maroc adopte ainsi une approche graduelle pour la libéralisation de son régime de change, laquelle flexibilité devrait s’étaler sur une dizaine d’années au minimum.

La première étape de la mise en œuvre de la réforme consiste tout d’abord, en la détermination d’un taux de change selon la loi de l’offre et de la demande des devises et ce, sans que la Banque centrale n’intervienne.

Ensuite l’ajustement se réalisera par les prix et non pas par les volumes. En clair, il s’agit de s’orienter «vers un régime de change où les prix des différentes devises face au dirham seront déterminés par le marché de l’offre et de la demande».

De plus, «aucun objectif en termes de détermination de la parité du taux de change du dirham ne sera fixé». Les seules interventions sur le marché des changes auront pour but d’assurer une liquidité adéquate en devises sur le marché.

Et enfin, un tel chantier nécessite une «adaptation des textes réglementaires comme l’instruction générale des opérations de change de l’Office des changes et les circulaires d’application de Bank Al-Maghrib». Ce qui va se traduire par l’organisation du marché des changes ou encore la couverture des risques financiers.

Et c’est justement, ce dernier volet qui interpelle le plus les opérateurs, notamment le risque lié à la volatilité des devises. Pour l’un des experts de la BCP, Nasreddine Lazrak, directeur analyse et recherche, «il n’y a pas de fatalité, il faut la gérer cette volatilité».

Puis, il explique à l’assistance, réunie ce 10 mai, dans un hôtel casablancais que «les opérateurs ont des intérêts différents. Si une dépréciation se manifeste, elle peut être positive pour les uns et négative pour les autres. D’où l’intérêt de s’inscrire dans une logique de couverture du risque».

Par Imane Azmi et Khadija Sabbar
Le 11/05/2017 à 15h03