Vitrage automobile: des normes pas si transparentes

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Revue de presseKiosque360. Les importateurs dénoncent des abus du Centre technique dont le fonctionnement crée un conflit d’intérêt. Les détails.

Le 15/06/2016 à 22h10

C'est un véritable malaise qui marque actuellement les relations entre les importateurs de vitrage et le Centre technique des industries des équipements pour véhicules (CETIEV). L’Economiste, dans son édition du jeudi 16 juin, explique que ce sont les imporateurs qui ont déclenché les hostilités. Regroupés au sein d'une structure en cours de constitution (Association des professionnels de vitrage automobile), ils dénoncent des non-conformités systématiques du laboratoire technique, sur toutes les importations.

Ce durcissement du processus résulterait de la publication, le 18 mai dernier, d’une circulaire du ministère de l'Industrie révisant les exigences en matière d'importation de vitrage automobile. Ce texte aurait institué, dans la foulée, une soumission désormais obligatoire de toutes les importations à une analyse de conformité auprès du CETIEV. A compter de cette date, toutes les analyses des vitrages importés sont ressorties non conformes. Les importateurs dénocent aussi le relèvement des coûts de prestation du Centre qui sont passés de 12.000 dirhams à un peu plus de 40.000 dirhams par conteneur importé.

L’Association des importateurs brandit ainsi la menace d'une pénurie de vitrage automobile au Maroc dans les mois à venir. Les importateurs vont jusqu'à évoquer une situation de conflit d'intérêt. Il se trouve que le patron du CETIEV est à la tête de l'une des principales unités de production locale de vitrage. Un rapprochement que le président du Directoire du CETIEV (qui est aussi président de l'Association marocaine pour l'industrie de commerce automobile) juge complètement hasardeuse. Pour Hakim Abdelmoumen, «le Centre était sous son contrôle pendant de longues années. Il s'en servait justement pour faire passer toute la camelote, sans aucune norme ni contrôle ». Pour lui, toute la gouvernance du laboratoire a été remise à plat en septembre dernier: «Le Conseil a été recomposé, intégrant davantage les industriels cette fois-ci, pour mettre en place une industrie exportatrice aux standards internationaux», souligne-t-il.

A rappeler que la création de ce Centre technique est une initiative public-privé portée par le ministère et les industriels du secteur. Selon les responsables, plusieurs filières locales de pièces de rechange (amortisseur, pneus,…) ont disparu du fait de la hausse des importations.

Par Fayçal Ismaili
Le 15/06/2016 à 22h10