Culture, luxe et traditions: le verre à thé Saint-Louis, un incontournable de la bourgeoisie marocaine

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Comment ce verre à thé a-t-il pu s’imposer à ce point dans les "hautes sphères" marocaines et devenir ainsi le symbole le plus ostentatoire de leur opulence? Voici la petite histoire du verre Saint-Louis, un savoir-faire français qui a se faire une place dans les plus luxueux salons du Maroc.

Le 04/12/2018 à 09h34

Ils se déclinent en rouge, en vert, en bleu et se nomment, au Maroc, "Rabat", "Meknes" ou encore "Marhaba"… Les verres à thé Saint Louis, issus d'un séculaire savoir-faire français, ont su se faire aimer au Maroc.

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C’est au coeur de la cristallerie Saint-Louis, qui œuvre depuis pas moins 4 siècles à la confection de ces merveilles de fine vaisselle, que l’histoire s'est écrite. Créée en 1586, elle se nomme alors la verrerie Müntzthal et a pour spécialité les objets en verre. Elle se diversifie ensuite en réalisant les services de table et les lustres du palais de Versailles et se voit rebaptisée “Cristallerie royale de Saint-Louis” en 1829. 

Célèbre au sein de la bourgeoisie française, sa renommée dépasse les frontières pour séduire les cours royales à travers le monde, à commencer par celle des sultans du Maroc, qui ne jurent que par la Cristallerie Saint-Louis et ses verres à thé, lesquels ont été conçus en réponse à leur demande. Influenceurs de leur temps, les sultans sont imités par la bourgeoisie marocaine et, dès le XIXème siècle, boire son thé dans un verre Saint-Louis est un must.

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La demande est telle que la cristallerie Saint-Louis s’adapte au fil du temps aux désirs de la monarchie marocaine, du service à filet d’or pour feu Mohammed V, au service Thistle avec écusson pour feu Moulay Abdallah ou encore aux séries d’articles monogrammés pour le défunt roi Hassan II.

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Disponibles dans des enseignes telles que Fenêtre sur cour ou Nuances Maisons à Casablanca, leur prix peut atteindre plus de 5000 dirhams… L’unité.

Bien entendu, les contrefaçons sont légion, et proposent des modèles bien moins chers. Pour éviter de tomber dans ce piège et d’être sûr d’acheter un vrai Saint-Louis un peu moins cher, un petit tour du côté des brocanteurs et des antiquaires peut vous permettre de faire de bonnes affaires... 

Par Leïla Driss
Le 04/12/2018 à 09h34