Jajouka, le village marocain qui a créé le rock’n’roll

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Jajouka. Un endroit qui ne vous dit peut-être rien, mais qui était pourtant bien connu des grands noms de la Beat Generation et des groupes de rock des seventies. Visite guidée d’un village qui tient lieu d’exception marocaine.

Le 15/07/2018 à 08h16

Pour accéder au village, situé non loin de Ksar El Kebir, il faut enfourcher une monture et serpenter dans les hauteurs. Ici, rien de bien particulier à première vue. Un village typiquement marocain qui possède pourtant la particularité d’être devenu l’un des paradis marocains de la Beat Generation et du rock. Des écrivains Paul Bowles et Brion Gysin qui en font la découverte en 1951 à Brian Jones, guitariste des Rolling Stones en passant par William S. Burroughs qui qualifiait d’ailleurs les musiciens de Joujouka de «groupe de rock vieux de 4.000 ans».

Sa célébrité internationale, Jajouka la doit à sa musique. Une musique très particulière qui captive depuis des millénaires les gens qui la découvrent et qui est foncièrement liée à Sidi Ahmed Sheikh, arrivé de Perse en 1300 pour propager l’islam dans le nord du Maroc et dont le sanctuaire représente le cœur du village.

Connu pour ses pouvoirs de guérisseur, le saint homme pratiquait ses rites de guérison sur fond d’une musique hypnotique, captivante, née en Andalousie dans la famille Attar. Percussions, flûtes de bambou, ghaïtas rythment encore à ce jour ces cérémonies.

Les musiciens de Jajouka, sorte de pères fondateurs du rock, ont fait irruption sur la scène internationale grâce à la curiosité de la Beat Generation, sans cesse en quête d’expériences psychédéliques à vivre.

Quand Brian Jones la découvre en 1968 à Tanger, il plie bagage direction le village de Jajouka pour y enregistrer nom moins de sept heures de bandes. En résultera son album posthume «Brian Jones presents: the pan pipes of Jajouka». Les Stones feront plus tard le déplacement pour enregistrer à Tanger «Continental Drift», titre que l’on retrouve dans l’album «Steel heels».

Marcheront dans leurs pas Jimmi Page, guitariste de Led Zeppelin, Jimi Hendrix, Ravi Shankar ou encore le jazzman Ornette Coleman.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 15/07/2018 à 08h16