Affaire Adil El Omari: l'Association démocratique des femmes du Maroc saisit la Haca

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Les propos misogynes de l'animateur Adil El Omari sur Radio mars n'en finissent pas de choquer. L'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) a saisi la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).

Le 08/07/2019 à 16h07

Lors de l’émission «Les savants de Mars» du jeudi 4 juillet dernier, l’animateur Adil El Omari, a répondu à l’opinion d’une auditrice sur la dernière prestation de la sélection marocaine en lui signifiant d’«aller cuisiner» ou de «regarder Choumicha ou autre chose» et de «rester loin du football».

L'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), a, à cet effet, saisi la HACA dès le lendemain des faits, soit le 5 juillet 2019, pour dénoncer ces propos, qui font fi des dispositions aussi bien constitutionnelles en matière de prohibition de la discrimination que des textes normatifs régissant la communication audiovisuelle.

En effet, la loi 77.03 relative à la communication audiovisuelle, dans son article 8, oblige les opérateurs à promouvoir la culture de l’égalité entre les femmes et les hommes, à lutter contre la discrimination fondée sur le sexe, y compris les stéréotypes qui portent atteinte à la dignité des femmes et à veiller au respect du principe de la parité dans tous les programmes à caractère politique, économique, social et culturel. Ce texte de loi interdit également, en son article 9, «tout programme qui inciterait de façon directe ou indirecte à la violence, l’exploitation et le harcèlement à l’égard de la femme ou qui serait susceptible de porter atteinte à sa dignité».

Dans un communiqué, l’ADFM a tenu à souligner que les propos sexistes comme ceux tenus sur Radio Mars, contribuent substantiellement à la banalisation, à l’intériorisation et à l’acceptabilité des stéréotypes sexistes et des violences faites aux femmes et a, en conséquence, demandé à la HACA de prendre les mesures appropriées et exemplaires, pour contrer ce type de discours qui portent atteinte à la dignité des femmes et à leur citoyenneté.

Par Khalil Ibrahimi
Le 08/07/2019 à 16h07