L'audiovisuel provoque une nouvelle crise dans le Parlement

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. . DR

L'opposition est revenue à la charge, mardi au Parlement, pour dénoncer la politique du gouvernement Benkirane, visant à dominer le secteur de l'audiovisuel.

Le 04/06/2014 à 09h34

L'audiovisuel et ses problèmes ont aggravé, ce mardi, la tension au sein de la Chambre des représentants où l'opposition a voulu mettre au pied du mur le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, accusé de vouloir imposer une domination sur ce secteur. Le ministre PJDiste a balayé d'un revers de la main ces accusations, insistant sur le fait que l'audiovisuel est "libre et autonome", mais dans le respect du cadre juridique, a constaté un journaliste de Le360. Lors des questions orales, plusieurs députés du PAM et de l'USFP ont critiqué la politique suivie par le gouvernement Benkirane qui, selon eux, veut "dominer le secteur de l'audiovisuel" regrettant la récente sortie du ministre de la Communication. El Khalfi s'en est pris à des téléfeuilletons diffusés dont il qualifie "d'obscènes" certaines séquences.

El Khalfi: "Je ne fais qu'appliquer la loi"

Les députés de l'opposition ont également dénoncé ce qu'ils appellent les "attaques répétées" du chef du gouvernement contre la presse, rappelant au gouvernement les dispositions de la Constitution qui garantit "la liberté d'expression". Dans les coulisses du Parlement, certains députés rejettent l'acharnement du gouvernement contre le secteur de l'audiovisuel public, y compris 2M. El Khalfi s'est défendu en rappelant qu'il ne fait qu'appliquer la loi.

"Des propos obscènes ont été diffusés sur une chaine de télévision publique. Je n'ai fait que demander à la HACA d'assumer ses responsabilités. Nous n'avons pas de problème avec la liberté de la presse", a précisé le ministre. Et d'ajouter:"Il y a des producteurs qui ont signé des pétitions contre ma personne non pas pour défendre la liberté de presse, mais parce qu'ils ont perdu des marchés. Cette opposition menée par des producteurs ne me préoccupe pas, seule l'attitude des spectateurs compte".

Evoquant implicitement le cas de 2M, Abdellah Bouanou, chef du groupe parlementaire du PJD, a estimé, pour sa part, que cette chaine joue "le rôle de l'opposition" et non d'information. "Nous allons mettre fin à cette orientation sur le plan législatif", a-t-il indiqué.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 04/06/2014 à 09h34