M'hamed Jefane, une voix de la radio marocaine s'est éteinte

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Le journaliste M'hamed Jefane a rendu l'âme, lundi, des suites d'une longue maladie. Une des voix les plus spéciales de la radio et de la télévision marocaines s'est éteinte, après une carrière de 4 décennies. Portrait d'un homme à la force tranquille.

Le 07/04/2015 à 13h23

M'hamed Jefane, l'un des vétérans de la radio et de la télévision marocaines est décédé, lundi soir, à l'hôpital militaire de Rabat des suites d'une longue maladie. Le défunt, âgé de 65 ans, a passé plus de 40 ans dans les studios du service arabophone de la RTM.

Le départ de M'hamed Jefane, pour Asmahane Ammour, journaliste et productrice à la SNRT, est “une grande perte pour le paysage audio-visuel marocain. Feu Jefane a rendu de bons et loyaux services à son pays durant les quatre décennies qu'il a passées à la radio et la télévion marocaines en tant qu'animateur d'émissions interactives ou en tant que présentateur de JT”. L'ayant connu de très près que ce soit à Rabat où ils ont travaillé ensemble pour la RTM ou à Londres où ils se sont côtoyés lors de leur collaboration avec la chaîne de télévision MBC, Asmahane Ammour ne tarit pas d'éloges sur le défunt. “ je suis fière d'avoir été l'une de ses élèves lors de mes débuts à la radio. Doté de grandes qualités humaines et d'une incroyable gentillesse, l'homme mettait sa longue expérience au service des nouveaux et n'était guère avare en conseils même s'il était discret et de nature peu bavard”, affirme la journaliste.

Ayant rejoint la radio au début des années 70, M'hamed Jefane dont le timbre de la voix très spécial a marqué plusieurs générations a présenté nombre d'émissions dont Qitar Tanmia, 80 minutes... en plus des JT en arabe. L'enfant de la Chaouia a été aussi l'un des premiers journalistes à avoir collaboré avec des chaînes satellitaires arabes notamment avec MBC depuis Rabat et au siège central à Londres. Mais ce que la plupart ignore est que M'hamed Jefane était réalisateur de radio, “quand il a rejoint la RTM à 20 ans, il était plutôt dans la régie. C'est le poète Driss El Jay qui a découvert qu'il avait une voix assez spéciale et qu'il devait passer derrière le micro” nous confie Asmahane Ammour.“ C'est regrettable pour les jeunes présentateurs de ne pas connaître quelqu'un comme Si M'hamed. C'est une véritable école. Sa manière de présenter le JT, sa présence devant la caméra et son charisme autant de qualités à adopter”, regrette la journaliste dont le souhait est qu'un studio de la radio porte le nom du défunt en dernier hommage à un grand journaliste. 

Par Fatima Moho
Le 07/04/2015 à 13h23