Quand 2M crée la polémique en invitant un homme recherché

DR

Revue de presseKiosque360. Surprenante réaction que celle de la chaîne 2M qui a revendiqué son droit d'inviter sur son plateau, pour une émission télévisée de divertissement, une personne recherchée par la justice!

Le 15/10/2015 à 14h43

"Nous sommes une chaîne de télévision et non un commissariat de police". C’est par cette phrase qu’Al Ahdath Al Maghribia introduit, dans sa version de ce jeudi 15 octobre, la surprenante argumentation d'un responsable de 2M quant au bien-fondé de la participation d’un homme, pourtant recherché par la police, au tournage de l'émission "Rachid show". Le réalisateur et animateur de cette émission, ajoute le journal, avait d’ailleurs déjà, par le passé, mis les autorités au défi en invitant sur les plateaux de la chaîne télévisée d'autres personnes ayant des déconvenues avec la justice. Mais son dernier "défi" s'est transformé en véritable scandale juridique quand il a décidé d’enregistrer avec Younès Habib, plus connu sous le nom de "Younès Béni Mellal", un homme qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par les autorités judiciaires.

Un homme qui n’existait plus que sur le NetCitant une source proche de l'enquête judiciaire, Al Ahdath Al Maghribia indique qu'un responsable de la production, au sein de 2M, a joué le rôle d'intermédiaire avec Younès. Il s'est en effet chargé de lui faciliter l'accès aux studios de Aïn Sebaâ. Le tournage de la deuxième partie de l'émission n'a cependant pas eu lieu, l’invité ayant décliné l'offre par peur de finir par se faire arrêter dans les studios de 2M. En effet, la police n'attendait que cette occasion pour refermer la trappe.

Le quotidien s'interroge donc sur cette violation de la loi (dissimulation d'une personne recherchée par la justice) et du règlement intérieur d'une télévision publique où il semble qu'on puisse entrer et sortir comme dans un moulin. Et Al Ahdhat Al Maghribia de se demander si 2M aurait été jusqu’à prendre de tels risques pour une simple question d’audimat. Toujours est-il que la chaîne a joué avec le feu. Elle affirme pourtant au journal que l'émission en question sera diffusée, quoi qu'il en soit. "Nous n'allons pas nous abstenir de diffuser une émission chaque fois qu'une polémique éclate parmi les internautes", s'est insurgé ce responsable anonyme. Dans ce cas, que reste-t-il alors de la déontologie et de l'éthique attendues d’une télévision publique?

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 15/10/2015 à 14h43