Vidéo. Père de Leïla Alaoui: «Elle s'est convertie pour être enterrée à côté de notre fille»

La couverture du livre «Off to Ouaga» de Abdelaziz B. Alaoui.

La couverture du livre «Off to Ouaga» de Abdelaziz B. Alaoui. . DR

Le 30/03/2018 à 20h50

Vidéo«Ma belle-mère, Christine (92 ans), m’a dit: «Après ma mort, je veux être enterrée à côté de ma petite-fille». «Impossible, lui ai-je répondu. C’est un cimetière musulman et tu n’es pas de confession musulmane». Elle s’est alors convertie à l’islam.

«Off to Ouaga», ce sont les derniers mots sortis de la bouche de Leïla Alaoui lors de sa dernière conversation téléphonique avec sa famille. C’était la veille de son départ pour Ouagadougou, au Burkina Faso, en janvier 2016. Son père, Abdelaziz Belhassan Alaoui a choisi ces mots comme titre, pour son livre paru en ce mois de mars. 

Le livre Off to Ouaga n’est pas un hommage rendu par un père aimant à sa fille qui, sa vie durant, débordait d’énergie. Il n’est pas non plus un portrait d’une grande artiste dont les œuvres étaient très appréciées ni une mise en exergue de son talent, destinée à la maintenir dans la mémoire collective. Off to Ouaga est plutôt un livre exutoire. Encore que la plaie soit toujours vivace.

La famille de la jeune photographe franco-marocaine, Leïla Alaoui, reste inconsolable, meurtrie par le décès de cette enfant, partie dans la fleur de l’âge et des projets plein la tête. 

Abdelaziz B. Alaoui restitue les moments douloureux pour la famille après l’attentat de Ouagadougou. Depuis, le texto qui informait de l’attaque du café Cappuccino jusqu’aux funérailles de la jeune femme au Maroc.

Invité hier, mercredi 28 mars, de Patrick Simonin dans l’émission «L’invité» sur TV5 monde, ce père manifestement inconsolable, est revenu sur l’atroce souffrance qu’endure la famille de Leila Alaoui et dont elle n’a pu encore sortir.

«Un jour, ma femme voulait rentrer au cimetière. On l’a interpellée en lui disant: Madame, êtes-vous une musulmane? Je me suis tourné vers eux et je leur ai dit: savez-vous que ceux qui ont tué notre fille étaient des musulmans et qu’avant de vider leurs chargeurs, ils ont crié Allah Akbar?», raconte Abdelaziz B. Alaoui.

Et puis, cette histoire dont on aura du mal à trouver les adjectifs pour la qualifier et dont l'auteur lui a consacré tout un chapitre: «Ma belle-mère, Christine (92 ans), m’a dit: «Après ma mort, je veux être enterrée à côté de ma petite-fille». «Impossible, lui ai-je répondu. C’est un cimetière musulman et tu n’es pas de confession musulmane». Elle s’est alors convertie à l’islam.

Par Abdelkader El-Aine
Le 30/03/2018 à 20h50