Abdelmajid Tebboune, la palme du plus court mandat d'un premier ministre

Abdelmajid Tebboune, Premier ministre limogé.

Abdelmajid Tebboune, Premier ministre limogé. . dr

Abdelmajid Tebboune, débarqué ce mardi par le président Bouteflika, détient désormais le record du plus court mandat jamais passé par un Premier ministre à la tête d'un gouvernement. Un record qui ne fait pas honneur à un régime algérien qui a érigé la servilité des hommes au rang de valeur !

Le 15/08/2017 à 16h27

Abdelmajid Tebboune n'a rien à envier au personnage culte de Jules Vernes, Phileas Fogg, quand il a parié qu'il réussira à faire le tour du monde en quatre-vingt jours! Nommé Premier ministre par le président Bouteflika, le 25 mai dernier, A. Tebboune a été en effet débarqué le 15 juillet, comme annoncé mardi par l'agence de presse algérienne, porte-voix officielle du clan Bouteflika. En 80 jours, il aura réussi à faire le tour de la politique et des affaires algériennes. Au vrai, il n'a pas cherché à tirer plus vite que son ombre, ni même pas à égaler le tour du monde du personnage de Jules Verne. La voix qui souffle dans l'oreille du président en a décidé ainsi. Et le pauvre Tebboune n'aura même pas eu droit aux 100 jours de grâce, naturellement accordés à tout chef d'un Exécutif.

Abdelmajid Tebboune entre ainsi de plain pied dans les annales du plus éphémère premier ministre qu'ait connu la république d'Algérie, peut-être même les républiques du monde entier! Il détient en effet la palme du plus court mandat passé à la tête d'une Primature!

Un triste record qui ne fait surtout pas honneur à l'Etat algérien, ou ce qu'il en reste. Encore moins quand on sait pourquoi– et de quelle manière! il a été débarqué. M. Tebboune aurait-il eu tort d'adresser, le 17 juillet dernier, une «mise en demeure» à l’entreprise du patron des patrons algériens, Ali Haddad? Celui-là même qui a financé la campagne d'Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat et qui a bénéficié très largement de marchés publics extrêmement juteux. M. Tebboune aurait-il fait de l’excès de zèle en croyant aux assurances du clan des galonnés qui l’ont encouragé dans cette voie et lui ont même donné l’audace pour fournir des assurances à l’autre grand homme d’affaires, ennemi juré de Saïd Bouteflika, Issad Rebrab, dont les marchandises sont bloqués au port de Béjaïa ?

Quoi qu’il en soit, l’Etat algérien, en déconfiture, donne un bien triste spectacle du très peu de cas dont le clan présidentiel fait des institutions de ce pays et des hommes d’Etat. Saïd Bouteflika et ses affidés ne craignent plus le ridicule. Il faut désormais se préparer au show qui va suivre. Un gros personnage en uniforme va bientôt faire une entrée tonitruante. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 15/08/2017 à 16h27