Algérie. Un journal électronique censuré par le Généralissime pour avoir épinglé les avoirs de ministres à l'étranger

Le général Ahmed Gaïd Salah, l’actuel homme fort de l’Algérie.

Le général Ahmed Gaïd Salah, l’actuel homme fort de l’Algérie. . DR

Qui dit que le régime algérien actuellement symbolisé par le général Ahmed Gaïd Salah a purifié l'Algérie de "la bande des Bouteflikas"? Contre-argument.

Le 01/08/2019 à 16h45

Le général à la tenue vert-kaki vient d'apporter lui-même la preuve irréfutable qu'il protège la bande de Bouteflika en censurant un site électronique algérien pour avoir apparemment repris un article dénonçant "les avoirs des ministres de Bouteflika à l'étranger".

Il s'agit de Le site Interlignes qui vient de subir les foudres du général.

Ce site n'est plus accessible depuis l'Algérie, proteste Interlignes Algérie, dans un communiqué. Il a écrit mercredi que "les pressions sur les médias en général et les journaux électroniques en particulier s’accentuent", en Algérie et "c’est au tour d’Interlignes Algérie (www.inter-lignes.com) de subir la même pratique". "Le bras long de la censure a atteint notre journal. Depuis une semaine, nos lecteurs l’auront certainement constaté, notre site est inaccessible à partir de l’Algérie".

Tout en dénonçant cette pratique, la direction du site "précise que ce blocage a eu lieu suite à la publication d’un article reprenant une enquête du journal français, Le Nouvel Observateur, sur les avoirs des ministres de Bouteflika à l’étranger".

"C’est (un) acte de censure grave d’un média indépendant" allant à l'encontre de "l’opinion publique et nos lecteurs", a souligné la direction avant de réaffirmer sa "détermination à ne rien changer à notre manière de travailler", car "la censure et l’autocensure sont incompatibles avec le métier, noble, du journalisme".

Et de conclure que "la liberté de la presse est un levier essentiel de toute démocratie". 

Par Chakir Alaoui
Le 01/08/2019 à 16h45