Arrestation de Peter Cherif, le cerveau de l’attentat de Charlie Hebdo

Peter Cherif.

Peter Cherif. . DR

Le jihadiste français Peter Cherif, proche des frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, a été arrêté le 16 décembre à Djibouti.

Le 21/12/2018 à 12h04

Cet homme, aussi connu sous le pseudonyme d'Abou Hamza, a été placé en garde à vue, a-t-on appris, jeudi 20 décembre, de source proche du dossier, dans l'attente d'un transfert vers la France. Le nom de Peter Cherif, ancien de la filière jihadiste dite des "Buttes-Chaumont" à Paris, est apparu dans l'enquête sur l'attentat contre Charlie Hebdo pour avoir entretenu des échanges réguliers avec les frères Saïd et Cherif Kouachi. Les deux frères, islamistes radicaux, avaient tué 12 personnes dans l'attaque contre le journal satirique le 7 janvier 2015 à Paris, avant d'être abattus quelques jours plus tard.

Arrêté une première fois à Falloujah en Irak fin 2004 alors qu'il combattait dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak, Peter Cherif, condamné à 15 ans de prison à Bagdad, s'était ensuite évadé d'une prison irakienne en mars 2007 avant de rejoindre la Syrie. Extradé par la suite en France, il y fut incarcéré pendant 18 mois avant de fuir le pays pour se rendre au Yémen alors qu'il était en attente de son procès.

En avril 2012, les services de renseignement français présentaient Cherif Kouachi comme "l'un des contacts en France" de Peter Cherif, cadre d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Elle le soupçonne alors "d'organiser, depuis le Yémen, une filière d'acheminement de jihadistes susceptible d'impliquer" Cherif Kouachi.

Quelques mois plus tard, des courriels sont échangés entre le Yemen et un cyber-café voisin de l'appartement de Kouachi. Fin 2012, la police s'inquiète des recherches internet de Kouachi "sur une éventuelle colocation d'une chambre dans la ville d'Al Jouf", fief d'Aqpa, l'organisation dont se sont réclamés les frères Kouachi après la tuerie de Charlie Hebdo.

Cela étant, Peter Cherif n'est pas visé par un mandat d'arrêt dans cette enquête, a indiqué vendredi une source judicaire. "Il n'est pas, à ce stade, retenu dans le cadre d'une procédure judiciaire française", a précisé cette source.

Le 21/12/2018 à 12h04