Coronavirus: le manque de masques en France est en train de devenir un scandale d’Etat

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La polémique sur l'absence de masques de protection a continué de grandir, la France ayant réduit a minima son stock de masques ces dernières années afin de rationaliser les coûts.

Le 21/03/2020 à 15h28

Le gouvernement a reconnu des "difficultés logistiques" dans la production et la distribution de ces masques alloués en priorité aux soignants, mais que de nombreuses professions au contact du public réclament, comme les policiers.

Le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué samedi que "40 prototypes" de masques étaient actuellement "en cours de test" afin d'augmenter les capacités de production.

La prolongation du confinement, décrété jusqu'à fin mars, "n'a pas été actée", selon Christophe Castaner. Mais tout laisse penser qu'elle le sera, comme en Italie, qui enregistre le plus de décès au monde (plus de 4.000, devant la Chine). 

"La crise va s'intensifier au cours de la semaine qui vient et le nombre de cas graves et de morts augmentera", a prévenu Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique sur le Covid-19, samedi dans Le Monde.

"Le confinement, dans l'état actuel des ressources, est la seule façon de casser la courbe de l'épidémie et d'éviter que le système de soins explose en vol", a-t-il dit.

Le confinement pourra cesser "quand le virus ne circulera plus", a jugé Olivier Véran, estimant le nombre de malades en France à 20.000. La majorité d'entre eux ne sont pas testés, donc pas détectés. 

L'épidémie a causé à ce jour la mort de 450 patients (78 supplémentaires vendredi) et entraîné l'hospitalisation de 5.226 malades, dont près de 1.300 en réanimation, selon le ministère de la Santé. Près de 1.600 patients ont quitté les hôpitaux, guéris. "La moitié des patients en réanimation ont moins de 60 ans", a rappelé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.

Les sept régions les plus touchées sont le Grand Est, la Corse, l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône Alpes et désormais la Nouvelle-Aquitaine.

Un avion militaire médicalisé a décollé d'Istres (Bouches-du-Rhône) samedi matin vers Mulhouse, où il a embarqué des patients atteints du nouveau coronavirus à destination de l'Aquitaine. Arrivé en début d'après-midi à l'aéroport de Bordeaux, selon le ministère des Armées, il s'agit du second A330 Phénix de l'armée de l'air utilisé depuis quelques jours pour évacuer vers d'autres régions des malades d'Alsace, région particulièrement touchée. 

Rassemblés dans un collectif nommé C 19, plus de 600 médecins ont porté plainte jeudi 19 mars contre l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et le premier ministre Édouard Philippe qu'ils accusent de «mensonge d'État» dans leur gestion de la crise d'épidémie de coronavirus, rapporte le quotient Le Figaro.

«Les masques arrivent, leur a dit le gouvernement fin février, et ils y ont cru, raconte au Parisien Fabrice Di Vizio, avocat du collectif. Début mars, quand ils ont compris qu'ils n'auraient pas les masques, on s'est mis à leur raconter qu'ils n'en avaient pas besoin… C'est en réalité un aveu d'impuissance et un mensonge, car la vérité, c'est que nous n'avions pas de stocks!»

«La colère des soignants était d'autant plus grande qu'ils ont découvert qu'une entreprise française produit des masques… mais pour le compte du ministère de la Santé britannique, qui a passé commande avant la France !», accuse encore l'avocat du collectif de praticiens.

Par Le360
Le 21/03/2020 à 15h28