Coronavirus: l'Europe tente de ralentir la nouvelle vague de contaminations

Rue Mercière, dans le vieux Lyon, le 17 octobre 2020. 

Rue Mercière, dans le vieux Lyon, le 17 octobre 2020.  . JEFF PACHOUD / AFP

Couvre-feu pour 20 millions de Français, interdiction de se réunir à Londres, écoles fermées en Pologne: des mesures draconiennes sont entrées en vigueur samedi en Europe dans l'espoir de juguler la deuxième vague de la pandémie de Covid-19.

Le 18/10/2020 à 07h16

En France, où le nombre de contaminations a atteint un nouveau record samedi avec plus de 32.000 nouveaux cas répertoriés en 24 heures, une dizaine de grandes villes, dont Paris et sa banlieue, sont désormais soumis, à un couvre-feu de 21H00 à 06H00 pour au moins quatre semaines, une mesure qui concerne plus de 20 millions de personnes.

Les rues de la capitale française se sont progressivement figées dans le silence, une situation que Paris n'avait pas connue depuis 1961, dans un tout autre contexte, lorsqu'un couvre-feu strict avait été décrété pour les Français musulmans d'Algérie.

"C'est parlant, il est 21 heures et il n'y a plus personne, la situation est quasi-propre", se félicite le commissaire Patrick Caron, de la police parisienne.

Mais la situation se détériore sur l'ensemble du continent, avec le nombre des nouvelles contaminations en hausse de 44% cette semaine, de quoi juger la situation "très préoccupante" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), alors que l'Amérique latine, le Moyen-Orient et l'Asie connaissent une baisse, selon un décompte de l'AFP.

Au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe (43.429 morts, 15.000 nouveaux cas vendredi), les autorités ont également durci les restrictions samedi: à Londres et dans plusieurs autres zones, soit 11 millions de personnes, les réunions en intérieur entre parents et amis de différents foyers sont interdites. Le Lancashire (nord-ouest) et Liverpool sont en alerte sanitaire maximale, ce qui implique l'interdiction des rencontres entre différents foyers en intérieur comme en extérieur, et la fermeture des pubs ne servant pas de repas.

En Irlande du Nord, pubs et restaurants ont fermé vendredi pour un mois et les vacances scolaires été prolongées.

En Allemagne, qui a comptabilisé 7.830 nouveaux cas en 24 heures -un record pour le pays-, Angela Merkel a solennellement demandé samedi à ses concitoyens de réduire au maximum leurs relations sociales.

De nouvelles restrictions entrent également en vigueur à Varsovie et d'autres grandes villes de Pologne: collèges et lycées fermés pratiqueront l'enseignement à distance, les restaurants devront fermer à 21h, les cérémonies de mariage seront interdites et le nombre de personnes admises dans les magasins, les transports publics et les offices religieux limité.

En République tchèque, qui a le plus fort taux de contaminations et de décès pour 100.000 habitants du continent, le gouvernement a demandé à l'armée de construire un hôpital de campagne de 500 lits à l'extérieur de Prague.

Dans le monde, tous les indicateurs sont au rouge: au moins 1.105.691 décès et près de 39,4 millions de contaminations ont été recensés depuis le début de la pandémie, selon un comptage réalisé samedi par l'AFP. Pour la seule journée de vendredi, 6.118 décès et 403.629 nouveaux cas ont été enregistrés.

L'Afrique du Sud, pays africain le plus touché, a dépassé vendredi le seuil des 700.000 cas, pour 18.370 morts. Elle comptabilise 43% des cas recensés sur le continent. Les strictes mesures de confinement ont été assouplies mais là aussi, les autorités craignent l'arrivée d'une deuxième vague.

L'Italie, déjà durement touchée au printemps, a signalé vendredi 10.010 nouveaux cas, son record quotidien absolu, alors que les bars et restaurants ont fermé à partie de minuit en Lombardie (nord), région la plus touchée et que la Campanie (sud-ouest) avait de son côté déjà décidé de fermer ses écoles cette semaine.

Seule note d'espoir, les laboratoires américains Pfizer et Moderna ont annoncé qu'ils prévoyaient de demander l'autorisation de leurs vaccins d'ici fin novembre aux Etats-Unis, ce qui marquerait un record de vitesse pour le développement d'un vaccin.

Mais le lancement éventuel de la vaccination d'ici la fin de l'année sera trop limité pour contenir à lui seul l'épidémie, qui en est à son troisième rebond aux Etats-Unis, avec une hausse alarmante des contaminations, des hospitalisations et des décès.

A New York, un mariage juif orthodoxe qui aurait pu rassembler plus de 10.000 personnes a été interdit par les autorités car en violation des mesures de lutte contre le virus, selon la presse.

Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé de la planète (au moins 219.154 morts, soit près d'un sur cinq dans le monde), suivis par le Brésil (153.675 morts) et l'Inde (112.998 morts).

Le 18/10/2020 à 07h16