Covid-19: 40.000 morts en Allemagne, et le pire reste à venir, prévient Angela Merkel

La chancelière allemande Angela Merkel, le 6 janvier 2021, à Berlin.

La chancelière allemande Angela Merkel, le 6 janvier 2021, à Berlin. . John MACDOUGALL / AFP / POOL

L'épidémie de Covid-19 s'accélère avec 20.000 morts comptabilisés dimanche en Belgique et 40.000 en Allemagne, la chancelière Angela Merkel, prévenant que le pire est encore à venir, en attendant que les vaccinations ne fassent leur effet.

Le 10/01/2021 à 13h01

Depuis l'annonce par Pékin il y a tout juste un an, le 11 janvier 2020, du premier décès du Covid-19, un homme qui faisait ses courses sur un marché de Wuhan, le virus a tué plus d'1,9 million de personnes à travers le monde, et plongé la planète dans une crise économique sans précédent.

Un an après, la propagation rapide de nouveaux variants plus contagieux entraîne une relance des cas et un risque d'asphyxie des hôpitaux, comme au Royaume-Uni, qui a dépassé le cap des 80.000 morts, ou en Allemagne, et de nouvelles mesures restrictives à travers la planète, au Québec et en Suède notamment.

Les semaines à venir constitueront "la phase la plus dure de la pandémie" avec des personnels médicaux travaillant au maximum de leurs capacités, a prévenu la chancelière allemande Angela Merkel. Plus 80% des lits dans les services de soins intensifs du pays sont occupés. D'autant que, a-t-elle souligné, le plein impact de l'intensification des contacts sociaux durant les périodes de Noël et du Nouvel an ne se voient pas encore dans les statistiques.

La Belgique a franchi dimanche le cap des 20.000 décès liés au nouveau coronavirus. La moitié étaient des résidents de maisons de retraite. Avec un taux de 1.725 décès pour un million d'habitants, cela classe la Belgique au premier rang mondial pour la mortalité rapportée à la population.

Au Royaume-Uni, le système de santé est "actuellement confronté à la plus dangereuse situation dont on puisse se souvenir", a alerté Chris Whitty, médecin-chef pour l'Angleterre. "Si le virus poursuit cette trajectoire, les hôpitaux seront en réelle difficulté, et cela tout bientôt".

En attendant le déploiement des campagnes de vaccinations, dont la lenteur est critiquée, les gouvernements, comme en France ou en Suède, durcissent les mesures pour réduire les contacts, au risque d'aggraver la morosité économique.

En France, huit nouveaux départements avancent leur couvre-feu à 18H00, au grand dam des magasins alimentaires, rejoignant quinze départements qui l'avaient fait le weekend dernier. Dans le reste du pays, le couvre-feu est fixé à 20h. A Monaco, le couvre-feu sera avancé lundi à 19H.

Une quarantaine de cas de contamination par le variant britannique ont pour l'heure été détectés en France, dont une famille française revenue de Grande-Bretagne pendant les fêtes. La France met en place enquêtes et tests pour tenter une cartographie de la diffusion de ce variant.

Au Québec, un couvre-feu nocturne est entré en vigueur samedi soir pour enrayer la seconde vague de coronavirus, une mesure inédite au Canada à l'échelle d'une province depuis l'épidémie de grippe espagnole il y a un siècle.

L'accélération de l'épidémie a contraint la Suède à rompre avec la politique jusque là moins stricte qu'ailleurs. Dès dimanche elle peut durcir les mesures, notamment pour la première fois fermer commerces et restaurants dans des zones ciblées.

Mais les mesures suscitent aussi lassitude et révoltes: au Danemark, où les cas liés à la souche mutante britannique se multiplient, des manifestations contre les restrictions ont dégénéré samedi en affrontements et neuf personnes ont été arrêtées. "Liberté pour le Danemark, nous en avons assez", ont scandé les manifestants.

Ces restrictions hivernales visent à passer le cap avant la mise en œuvre de campagnes de vaccinations massives qui pourraient éradiquer la maladie.

Montrant l'exemple, la reine Elizabeth II, 94 ans, et son époux le prince Philip, 99 ans, ont reçu samedi leur première injection de vaccin contre le nouveau coronavirus, dans le château de Windsor, où ils sont confinés à l'ouest de Londres.

Le gouvernement a pour ambition d'avoir vacciné tous les adultes du Royaume-Uni d'ici à l'automne et a déjà pris de l'avance avec 1,5 million de personnes ayant déjà reçu leur première injection. Le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie, qui a dépassé samedi la barre des 80.000 morts et 3 millions de cas, est engagé dans une course contre la montre contre le nouveau variant.

Au Vatican, le pape François, 84 ans, a annoncé samedi qu'il se ferait vacciner "la semaine prochaine". Appelant à suivre son exemple, il a dénoncé "un négationnisme suicidaire que je ne saurais pas expliquer" face au vaccin.

C'est 300 millions de personnes que l'Inde entend immuniser en lançant dans une semaine l'une des plus vastes campagnes de vaccination contre le Covid-19 dans le monde. Le géant asiatique est le deuxième pays le plus touché - après les Etats-Unis - avec plus de dix millions de cas détectés.

De son côté, Cuba a annoncé vouloir tester en Iran l'efficacité de Soberana 02, son candidat vaccin le plus avancé.

Pour aider les "pays vulnérables" à accéder eux aussi aux vaccins, le Royaume-Uni a annoncé dimanche avoir collecté auprès de ses alliés un milliard de dollars (820 millions d'euros).

"Nous ne serons à l'abri de ce virus que lorsque nous serons tous à l'abri - c'est pourquoi nous nous concentrons sur une solution mondiale à un problème mondial", a déclaré le ministre des affaires étrangères Dominic Raab.

Le 10/01/2021 à 13h01